
Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXe siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.
Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer
Le samedi vers toutes cibles à 14h30, vers Afrique haoussa à 21h30
Le dimanche vers Afrique lusophone à 17h30, vers Prague à 18h30, vers toutes cibles à 22h30. (heures de Paris)
Dans l'ombre...
Durant la grande époque du Swing, de nombreux instrumentistes fort talentueux ont fait briller en toute discrétion les orchestres en vogue. On les appelait injustement les «Sidemen», «Seconds Couteaux» ou «Musiciens d'accompagnement». Certains d'entre eux ont réussi à se faire un nom, mais la plupart ont vécu dans l'ombre des héros d'antan.
Qui se souvient aujourd'hui de Cecil Payne, Red Holloway, Hal Singer, Harry «Sweets» Edison ? Ces vaillants artisans de la musique populaire noire américaine ont, plus que tout autre, connu les affres de la ségrégation raciale mais ont, malgré tout, servi avec constance et vigueur le répertoire des Big Bands au cœur des années 30, 40, 50 aux Etats-Unis.
Outre un contexte social très âpre, le chemin vers la gloire était souvent semé d'embûches et d'obstacles infranchissables. Rares sont les solistes des grandes formations à avoir atteint la renommée et la considération du public et des critiques.
Être Noir dans l'Amérique d'alors était un premier handicap qu'il fallait apprendre à surmonter. Sans l'aide précieuse de certaines personnalités courageuses comme le clarinettiste Benny Goodman, chef d'orchestre blanc attentif à la valeur artistique de ses compagnons plus qu'à la couleur de leur peau, la destinée des jazzmen afro-américains était souvent périlleuse et chaotique.
Alors que l'on salue en 2014, la mémoire des Duke Ellington, Count Basie ou Cab Calloway, n'oublions pas les musiciens de l'ombre qui ont épousé «L'épopée» des grands leaders d'autrefois avec abnégation et humilité...
«Quand je donne des cours à des étudiants, je parle toujours en introduction de l’histoire du peuple noir. Mes ancêtres, esclaves, n’avaient qu’une chose en tête, se rebeller contre les Blancs qui les opprimaient. Toute cette souffrance a donné cette merveilleuse musique du nom de «Jazz». Ce fut le résultat positif d’évènements négatifs. Il faut donc apprendre à transformer, grâce à la musique, un malheur en bonheur, et même essayer d’aider celui qui vous opprime.» Benny Powell, ancien tromboniste de Count Basie - 27/03/1992.
http://www.bluenote.com/artists/benny-powell
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