Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXe siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.

Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer

 

 

 

Horaires

Le samedi vers toutes cibles à 14h30, vers Afrique haoussa à 21h30

Le dimanche vers Afrique lusophone à 17h30, vers Prague à 18h30, vers toutes cibles à 22h30. (heures de Paris)

Groundation

Les membres du groupe « Groundation ». © www.groundation.com

Si les racines musicales du groupe Groundation font appel à l'histoire du reggae, les différents personnages qui composent cette formation multiculturelle sont originaires de Californie, sont des instrumentistes blancs, et ont appris le jazz avant de se passionner pour la philosophie rasta. Autant dire que leur parcours est plutôt inattendu et leur approche sonore des rythmes jamaïcains mérite quelques explications.

Pochette de l'album « A Miracle ».

Dans la presse, Groundation est présenté comme le croisement de Burning Spear et John Coltrane. En d'autres mots, une fusion des meilleurs représentants du reggae et du jazz. Voilà une définition qui impose une sacrée dose d'humilité de savoir-faire, mais quand on sait que ce groupe américain peaufine son art depuis la fin des années 90, on se dit que l'expérience et la maturité ont dû faire taire les critiques. C'est un mélange harmonieux de plusieurs univers qui anime l'esprit créatif des musiciens de Groundation. Il faut dire que leurs études à l'université les ont poussés à s'intéresser à différentes formes d'expression, à se nourrir artistiquement de toutes ces influences musicales entendues depuis leur plus tendre enfance.

© www.marciagriffiths.net
Portrait de Marcia Griffiths.

La plus grande difficulté pour un groupe américain comme Groundation est de réussir à convaincre les puristes du jazz et du reggae que leur musique est tout aussi légitime que celle de leurs idoles. N'oublions pas que ces deux genres musicaux, jazz et reggae, sont le fruit d'une histoire douloureuse du peuple noir aux États-Unis comme en Jamaïque. On peut comprendre que certaines voix se soient élevées et aient contesté la pertinence patrimoniale d'un groupe californien comme Groundation.
 

© Wikicommons
Portrait de Judy Mowatt.

Il serait cependant de bon ton d'accepter au XXIe siècle que le métissage musical soit une vertu plutôt qu'une dérive. C'est en tout cas le vœu de Groundation qui œuvre depuis plus de 15 ans pour que les échanges entre les artistes et les générations profitent à tous. Il n'est donc pas si étonnant de remarquer la présence, sur le dernier album de Groundation, « A Miracle », de deux choristes de Bob Marley, Marcia Griffith et Judy Mowatt. L'hommage et la révérence dont font preuve les membres du groupe Groundation à l'égard de leurs aînés doivent être salués. C'est le signe d'un respect pour l'héritage culturel jamaïcain mais aussi l'expression d'une nostalgie assumée.
 
Vous pourrez vous en rendre compte les 9 et 10 novembre 2014 au Trianon lors de deux prestations exceptionnelles du groupe à Paris.
http://www.groundation.com/

© DR