Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXe siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.

Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer

 

 

 

Horaires

Le samedi vers toutes cibles à 14h30, vers Afrique haoussa à 21h30

Le dimanche vers Afrique lusophone à 17h30, vers Prague à 18h30, vers toutes cibles à 22h30. (heures de Paris)

L'Amérique en noir et blanc

© Art Rosenbaum

La musique a-t-elle une couleur ? Doit-on définir un genre musical en fonction d'une communauté ou d'une culture ? Aux États-Unis, les rencontres et les échanges entre musiciens, Blancs et Noirs, ont indubitablement façonné la musique populaire en dépit des choix politiques et sociaux de l'administration américaine au fil des décennies. Cependant, il serait intéressant de savoir si l'influence africaine apportée par les esclaves, pendant quatre siècles, a profondément modifié la musicalité des colons européens...

 

J.J Grey, chanteur et guitariste originaire de Jacksonville en Floride, dont les origines métisses s'inscrivent dans l'ADN artistique américain, s'interroge sur son identité sudiste trop longtemps associée à la ségrégation et au racisme. Amateur de soul-music et de country, il milite, à travers son nouvel album «Ol' Glory» (Provogue/Mascot Records), pour une plus grande ouverture d'esprit des Américains face à leur propre histoire. Il prend d'ailleurs pour modèle l'illustre Ray Charles qui n'avait pas hésité à interpréter des airs country pour affirmer son appartenance à la nation américaine dans toute sa diversité.
 

Si, dans les années 60, le bouillonnement racial a divisé les Américains qui, pour la plupart, recherchaient à affirmer leur identité, un demi-siècle plus tard, faute de consensus, la musique peut au moins tempérer les ardeurs et apaiser les discours. Elle a l'impératif devoir de réunir les couleurs sonores de l'Amérique toute entière. Le brassage musical est une réalité incontestable au XXIème siècle. J.J Grey est un partisan de la fusion des styles, et bien qu'il revendique une tonalité héritée de la country, son goût pour la soul music et le funk ancestral est total et sincère. Les artistes qu'il cite en référence se sont tous engagés dans une bataille sociale pour la justice et la liberté. À sa manière, J.J Grey tente de reprendre le flambeau avec les mots et les notes de son époque.
 

En 1965, Otis Redding interprétait le classique «A change is gonna come », l'un des hymnes du mouvement des droits civiques. Ce message reste malheureusement d'actualité quand l'espoir d'un réel changement d'attitude des Blancs envers les Noirs aux États-Unis semble toujours inconcevable après les assassinats de Trayvon Martin, Michael Brown ou Eric Garner en 2014. Pour autant, J.J Grey veut rester positif et imaginer que le vœu d'un monde meilleur insufflé dans cette chanson naguère finira par porter ses fruits.
 
C'est, en tout cas, ce qui guide son inspiration aujourd'hui et ce qu'il essaiera de démontrer sur la scène du New Morning, le 19 mars 2015, à Paris.
 
http://www.jjgrey.com/
 

© Provogue/Mascot
J.J. Grey.