
Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXe siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.
Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer
Le samedi vers toutes cibles à 14h30, vers Afrique haoussa à 21h30
Le dimanche vers Afrique lusophone à 17h30, vers Prague à 18h30, vers toutes cibles à 22h30. (heures de Paris)
A l'écrit, à l'oral...
Le chanteur Gino Sitson est Camerounais, vit à New York, et développe d'album en album une musicalité nourrie par une ouverture d'esprit et un appétit indéniable pour les cultures mondiales. Dans «VoiStrings» (Buda Records), il fait danser les harmonies européennes classiques et les rythmes ancestraux de sa terre natale. Sa formidable voix est la source d'expression de ce mariage mélodieux inédit.
Bien que l'on oppose souvent les œuvres écrites et l'improvisation, Gino Sitson s'amuse à faire swinguer un répertoire académique avec un naturel désarmant. Ses excellentes connaissances musicales l'autorisent à se lancer dans cette aventure périlleuse, mais tellement enthousiasmante. Issu d'une région du monde où la tradition orale est prédominante, il a appris à ne pas rester prisonnier de partitions trop exigeantes ou rigides. Il est évident que les puristes trouveront toujours de bonnes raisons de critiquer les choix artistiques d'un troubadour, mais Gino Sitson envisage davantage son épopée comme une croisade contre les barrières culturelles. Toute musique peut être adaptée, malaxée, redessinée.
Miles Davis déclarait en 1971 dans le mensuel Jazz Magazine : «Il ne se passe pas un jour sans que je sois fou de rage à cause de la discrimination raciale. Et comme je ne peux pas être constamment furieux, j'utilise ma musique pour exprimer ma colère». Gino Sitson est, certes, inquiet des dérives obscurantistes de son époque mais il préfère porter un regard positif, altruiste et curieux sur le monde qui l'entoure. Il veut, à son tour, célébrer quotidiennement les bienfaits de la musique, vecteur universel d'apaisement et d'écoute mutuelle.
Croiser les cultures est un droit et un devoir que les artistes d'aujourd'hui sont les seuls à pouvoir défendre. Herbie Hancock n'avait-il pas singularisé le concerto pour piano et orchestre de Maurice Ravel ? Pierre Akendengue n'avait-il pas adapté le prélude de la partita pour violon N°3 de Jean-Sébastien Bach ? Pourquoi Gino Sitson ne revitaliserait-il pas l'Elégie opus 24 de Gabriel Fauré avec sensibilité ? Les frontières entre les genres musicaux n'existent que par la volonté commerciale de quelques décideurs rétifs à toute expérience audacieuse.
Fort heureusement, Gino Sitson a démontré depuis déjà plusieurs années son goût intrépide pour les créations originales. Il nous le prouvait encore une fois, le 8 mai 2015, au Petit Journal Montparnasse à Paris devant un public conquis et chaleureux.
http://www.ginositson.com/