Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXe siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.

Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer

 

 

 

Horaires

Le samedi vers toutes cibles à 14h30, vers Afrique haoussa à 21h30

Le dimanche vers Afrique lusophone à 17h30, vers Prague à 18h30, vers toutes cibles à 22h30. (heures de Paris)

Que Vogue le Jazz !

Au tournant des années 50, il était encore audacieux pour nombre d'amateurs de jazz en France de s'offrir des 33T. Et pourtant, cette révolution dans l'industrie du disque transforma l'état d'esprit des auditeurs comme des artistes. L'une des firmes pionnières fut le label Vogue qui, très tôt, édita des albums vinyles bien plus excitants que les vieux 78T déjà bien dépassés.

Au-delà de la durée d'écoute plus confortable pour les fans de jazz, l'effort visuel apporté aux pochettes de disques, grâce à des dessinateurs et graphistes inspirés, suscita la curiosité et l'enthousiasme du public. De plus, il devint possible de réunir sur une même galette, plusieurs titres d'un même instrumentiste et de pouvoir ainsi combler les attentes des «consommateurs». Et bien qu'il y ait eu quelques résistances légitimes à l'apparition d'un format discographique inédit, le 33T s'imposa rapidement dans les chaumières.

Plus de 60 ans plus tard, Sony/Legacy fait paraître un coffret imposant réunissant 41 enregistrements historiques publiés à l'origine par les Disques Vogue partenaires, autrefois, des principaux labels américains comme Blue Note, Apollo, King Records ou Pacific Jazz... Grâce à ces accords scellés des deux côtés de l'Atlantique, c'est un véritable trésor que nous avons aujourd'hui la chance de découvrir. Les œuvres de Charlie Parker, Duke Ellington, Miles Davis, Sidney Bechet, Mahalia Jackson ou Jelly Roll Morton retrouvent enfin des couleurs au XXIème siècle ! «Jazz from America» est aussi l'occasion d'exhumer quelques pépites sonores oubliés comme «Kings of Boogie Woogie», un épatant microsillon qui saluait les meilleurs pianistes du moment, Albert Ammons, Meade Lux Lewis ou Blind John Davis.

Plus qu'un travail de réhabilitation, c'est un pan entier de «L'épopée des Musiques Noires» que nous pouvons désormais comprendre et apprécier à sa juste valeur. Entendre Art Tatum, Dizzy Gillespie, Lester Young ou Thelonious Monk exprimer toute leur musicalité à travers ces instantanés légendaires nous plonge irrémédiablement dans la destinée du peuple noir aux Etats-Unis, il y a un demi-siècle !

Le célèbre producteur français, Daniel Richard, co-auteur avec François le Xuan de cette anthologie de poids, nous dresse cette semaine la généalogie de toutes ces archives trop longtemps restées confidentielles ou éparpillées sur diverses collections peu représentatives de leur valeur patrimoniale.

A quelques jours de Noël, le swing d'antan risque bien de faire scintiller notre beau sapin !