Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXe siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.

Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer

 

 

 

Horaires

Le samedi vers toutes cibles à 14h30, vers Afrique haoussa à 21h30

Le dimanche vers Afrique lusophone à 17h30, vers Prague à 18h30, vers toutes cibles à 22h30. (heures de Paris)

Hommage à Maurice White

Maurice White, fondateur du groupe Earth Wind & Fire. © Getty Images/Richard E. Aaron

Le 3 février 2016, l'un des piliers de «L'épopée des Musiques Noires» disparaissait à l'âge de 74 ans. Il s'appelait Maurice White, il était le fondateur du groupe Earth Wind & Fire, éminente formation pop-funk afro-américaine créée dans les années 70, et dont le répertoire scintillant a accompagné, pendant plusieurs décennies, le quotidien de millions de fans à travers la planète...

Né à Memphis (Tennessee) le 19 décembre 1941, Maurice White quitte très jeune le Sud ségrégationniste pour la ville de Chicago, au Nord des Etats-Unis, où il commence à se faire un nom en participant aux enregistrements du label Chess Records. On le croise régulièrement en studio aux côtés de véritables stars du blues et du jazz, Muddy Waters, Etta James, Ramsey Lewis ou Buddy Guy... Nous sommes au cœur des années 60, Maurice White n' a que 25 ans, mais envisage déjà de monter son propre groupe.

Salty Peppers voit le jour en 1969... Bien que ce jeune orchestre jouisse d'un contrat inespéré avec le prestigieux label Capitol Records, le succès est mitigé et met rapidement un terme à cette aventure éphémère, pourtant pleine de promesses. C'est à Los Angeles que Maurice White trouve l'inspiration, et compose plusieurs œuvres dont les ornementations afro-psychédéliques semblent séduire un public plus ouvert, attentif et curieux. Earth Wind & Fire donne enfin ses premiers concerts en 1971, et parvient à imposer un style unique qui fera sa renommée.

Alors que la société américaine est encore pétrie de soubresauts hérités du mouvement des droits civiques, l'intention artistique d'Earth Wind & Fire évite soigneusement l'élan militant au profit d'une humeur enjouée, positive et festive. En dehors de quelques allusions aux racines africaines du funk, Maurice White et sa nouvelle équipe jouent la carte du divertissement haut de gamme sans aspérités politiques affirmées, à l'exception peut-être de la bande son du film «Sweet Sweetback's Baadassss Song» de Melvin Van Peebles. Ainsi, de 1971 à 2014, une bonne vingtaine d'albums célèbreront la danse, la ferveur swing du funk et les rythmes chaloupés des musiques noires.

© Earth Wind & Fire (1975)

En l'espace de 30 ans, Earth Wind & Fire a vendu près de 100 millions d'albums dans le monde, et aligné quelques classiques imparables dont «Shining Star», «Getaway», «September», «Boogie Wonderland», «Fantasy» ou «Let's Groove». Des tubes qui font aujourd'hui partie du patrimoine musical universel, et que les membres actuels du groupe doivent préserver avec rigueur et passion. Verdine White, Ralph Johnson et Philip Bailey ont désormais la lourde responsabilité de perpétuer la tradition insufflée par le patriarche et regretté leader Maurice White dont la ténacité, à travers les modes et les époques, a porté Earth Wind & Fire au sommet de la gloire...

http://www.earthwindandfire.com/

 

© Tony Barnard (Los Angeles Times)
Earth Wind & Fire (1981), Maurice White (au centre).