Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXe siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.

Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer

 

 

 

Horaires

Le samedi vers toutes cibles à 14h30, vers Afrique haoussa à 21h30

Le dimanche vers Afrique lusophone à 17h30, vers Prague à 18h30, vers toutes cibles à 22h30. (heures de Paris)

Au Pays du Blues...

Raphaël Imbert. © Jazz Village

Lorsque le saxophoniste français Raphaël Imbert décida de se rendre aux Etats-Unis, pour étudier les différentes formes d'expression de la culture afro-américaine, il n'imaginait sûrement pas que son périple dans le Sud profond serait le point de départ d'une aventure inédite. C'est en rencontrant quelques musiciens locaux que l'idée de célébrer les traditions ancestrales germa dans l'esprit créatif de Raphaël Imbert. Pour cela, il fallait réunir des artistes de tous horizons, et chercher le dénominateur commun à toutes ces approches singulières de la culture noire.

© Music Maker Relief Foundation
Alabama Slim.

Grâce à la fondation «Music Maker» qui œuvre, depuis de nombreuses années, pour le bien-être de bluesmen en déshérence, Raphaël Imbert eut le privilège de se plonger dans l'univers sonore et le quotidien, parfois rude, de valeureux virtuoses dont la destinée épouse les soubresauts de la société américaine, depuis plus d'un demi-siècle. Alabama Slim est l'un de ces éminents personnages. A 75 ans, ce guitariste et chanteur originaire de Vance (Alabama) porte en lui l'histoire et l'identité d'une population éprouvée par des décennies de lutte pour trouver sa place dans un environnement hostile gangréné par le racisme et la ségrégation. Depuis les années 50, il conte son épopée, ses joies, ses peines, ses doutes, ses succès, et parfois, ses tragédies. Son titre «The Mighty Flood» évoque l'ouragan Katrina qui, en août 2005, a ravagé La Nouvelle Orleans, et emporté une part de ses souvenirs et de son modeste patrimoine.

© Music Maker Relief Foundation
Big Ron Hunter.

Une autre complicité vit le jour, durant le pèlerinage de Raphaël Imbert au «Pays du Blues». Big Ron Hunter, natif de Caroline du Nord, devint rapidement l'un des protagonistes-clés du projet. Surnommé «The World's happiest bluesman» (le bluesman le plus heureux au monde), cet instrumentiste truculent révèle une facette méconnue de la condition des Noirs au Etats-Unis. Le blues peut et doit être positif. Pour faire face aux obstacles, il faut garder la tête haute et le sourire malgré les revers et les brimades. Cette attitude résolue a magnifié la tonalité collégiale de «Music is my Home» (Jazz Village), l'album de Raphaël Imbert qui a, par ailleurs, nourri son ambitieux projet de couleurs métisses insufflées par Leyla McCalla ou Sarah Quintana

En attendant que cette lumineuse formation ne poursuive son épopée miraculeuse sur les routes internationales du blues, l'esquisse d'un documentaire narrant cet échange artistique transatlantique nous laisse croire que la flamme vitale ne vacillera pas, et préservera même le dialogue nécessaire à l'entente cordiale entre les peuples ! A suivre...
 
http://www.musicmaker.org/
 
http://www.jazzvillagemusic.com/
 
  

© RFI/Joe Farmer
Alabama Slim, Raphaël Imbert, Big Ron Hunter à RFI.