Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXe siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.

Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer

 

 

 

Horaires

Le samedi vers toutes cibles à 14h30, vers Afrique haoussa à 21h30

Le dimanche vers Afrique lusophone à 17h30, vers Prague à 18h30, vers toutes cibles à 22h30. (heures de Paris)

Des légendes à Coutances...

Bien qu'il soit toujours de bon ton d'encourager les musiciens émergents pour leur dynamisme, leur créativité, et leur intrépide innocence musicale, respecter la tradition et honorer les aînés est un devoir qui s'impose à tous. En choisissant de programmer quelques légendes de « L'épopée des Musiques Noires », le Festival « Jazz sous les Pommiers » équilibre les échanges intergénérationnels et montre son goût pour l'histoire. Ainsi, du 30 avril au 7 mai 2016, quelques éminentes personnalités ont rythmé les soirées étincelantes de Coutances, en Normandie, au Nord-Ouest de la France. De Charles Lloyd à Ray Lema, de René Urtreger à Bettye Lavette, l'expérience de virtuoses aguerris a tempéré l'ardeur et la fougue des nouveaux talents.

© Pierre Ducret
Taj Mahal Trio à Coutances, le 3 mai 2016.

Parmi les grandes figures du blues ancestral, le guitariste et chanteur  afro-américain Taj Mahal apparaît comme l'homme sage et posé de notre temps. Profondément enraciné dans la culture noire planétaire, ce brillant instrumentiste, avare de commentaires superflus, rappelle sur scène que la sève de son inspiration provient indubitablement de la terre d'Afrique. Et pour enfoncer le clou, il se fait appeler « Mamadou Daddy Kouyaté », comme une marque d'affection pour ses lointains aïeux. Chaque fois qu'il le peut, il assène sa vérité : « Je suis d'abord africain, puis caribéen et américain ». A 74 ans, Taj Mahal est un témoin et acteur essentiel de la destinée du peuple noir dans le monde.

Tout au long de cette semaine radieuse à l'ombre des pommiers de Normandie, la source africaine du blues et du jazz a nourri la force expressive d'incroyables acrobates du son. Le saxophoniste David Sanborn, partenaire des Stevie Wonder, Al Jarreau, et autres George Benson, a lui aussi toujours magnifié les couleurs du continent africain. Avec son ami et producteur Marcus Miller, il a choisi de revitaliser en filigrane les chants et rythmes des pygmées de Centrafrique à travers des compositions finement ciselées et des solos de haute volée qui illuminent son dernier album « Time & the River » (Sony Music).
 

© Mélina Delaville
David Sanborn à Coutances, le 5 mai 2016.

« Cette forme d'expression originelle n'avait pas encore été polluée par le monde extérieur. J'ai été surpris de découvrir que ce langage musical restait universel. Il n'avait pas besoin d'être exposé à d'autres cultures pour exister. Il était en soi le reflet de notre humanité à travers les rythmes. Le tempo, les silences, l'équilibre des voix, tout cela m'a stupéfié car c'était un art primal, un écho instinctif de notre histoire avant que l'Occident ne s'en empare. La musique tribale que j'ai découvert est restée brute, pure, limpide. » (David Sanborn - 5 mai 2016).
 
Ces mots réfléchis et passionnés ont finalement et indirectement accompagné les prestations de dizaines d'artistes durant la 35ème édition de « Jazz sous les Pommiers ». Chacun des participants à ce joyeux rendez-vous printanier a rendu hommage, à sa façon, à la matrice africaine de son expressivité. Qu'ils s'appellent Erik Truffaz, Raphaël Imbert, Fabrice Devienne, Henri Texier, Taj Mahal, Tigana Santana, Leyla McCalla, David Sanborn ou Christian Scott, ils ont tous en eux un amour sincère pour les racines originelles de leur élan créatif.

© Pierre Ducret
Christian Scott à Coutances, le 4 mai 2016.

 

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http://www.davidsanborn.com/
http://www.jazzsouslespommiers.com/