Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXème siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.

Réalisation : Nathalie Laporte
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Natalia M. King, le sourire d’une rebelle...

Natalia M. King à RFI. © RFI/Joe Farmer

La destinée de la chanteuse et guitariste Natalia M. King est singulière... Afro-américano-dominico-panaméenne, cette brillante artiste a dû composer avec la diversité culturelle de ses origines. Pour autant, trouver sa place et son rôle dans un monde aussi complexe, tourmenté et incertain, n’est pas chose aisée quand sa propre existence se conjugue au pluriel. Alors, au cœur des années 90, dans un désir d’échapper aux contours d’une vie sociale trop étriquée, la jeune femme décide de quadriller les États-Unis à la recherche d’une réponse à ses tourments existentiels.

C’est finalement à Paris en 1998 que Natalia M. King trouvera un premier écho à sa rage de vivre. Elle se produit dans le métro et découvre les facettes méconnues de la ville lumière. L’image idéalisée qu’elle s’était inventée du romantisme français ne correspond certes pas à la réalité de la capitale, mais elle croit en sa bonne étoile et persévère. Cette ténacité portera ses fruits. Le label Universal la remarque, se laisse séduire, et lui propose un contrat discographique. Natalia M. King dévoile, dès lors, sa personnalité artistique et sa musicalité rebelle. Comme une Janis Joplin du XXIème siècle, elle laisse sa poésie contestataire guider son inspiration, et imprimer son univers sonore bouillonnant. 

 

© Andrea Rotili
Natalia M. King.

 

Curieusement, ce nouveau chapitre trépidant ne parvient pas à apaiser les interrogations de la nouvelle coqueluche parisienne. Peut-être trop soudainement sollicitée, Natalia M. King préfère disparaître du feu des projecteurs. Pendant 7 ans, elle restera silencieuse, et mettra à profit cette absence médiatique pour chercher l’équilibre et la paix intérieure. En 2014, après un lent mais utile travail introspectif, la jeune femme réapparaît, plus mûre, plus sage, et bien qu’elle conserve cet esprit militant qui l’anime depuis toujours, elle arrondit son discours sans renier ses convictions.

 

 
En adoptant une tonalité blues, en s’appropriant le répertoire de ses aînés, en citant Nina Simone ou Billie Holiday, Natalia M. King donne du sens à son engagement. Sa voix n’a jamais été aussi expressive et juste. Ses deux derniers albums, « Soulblazz » et « Bluezzin T'il Dawn » épousent à merveille cette intention artistique qu’elle peaufine, depuis ses premiers pas, sur le sol français. Sa dernière prestation, le 24 novembre 2016 au Pan Piper à Paris, lors de la soirée de lancement officiel du site RFI Musique, a une nouvelle fois démontré sa valeur indéniable dans « L’épopée des Musiques Noires ».
 
Le site de Natalia M. King