Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXème siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.

Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer

 

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Le Mur du Son…

Le producteur Malcolm Cecil dans son studio «Tonto». © William K. Mattias

Il y a un siècle, l'enregistrement sonore balbutiait encore, et ne permettait pas de reproduire fidèlement l'élan créatif des musiciens et des interprètes. À cette époque, les procédés d'enregistrement rudimentaires ne pouvaient que témoigner, modestement, d'une progressive révolution technologique et artistique qui allait pourtant transformer notre paysage musical de manière radicale. Cette fabuleuse épopée fait l'objet d'une série documentaire composée de six films, dont la valeur patrimoniale nous éclaire sur le rôle déterminant de la communauté afro-américaine, dans la genèse d'une industrie discographique en constante mutation.

Ce sont les bluesmen qui, les premiers, expérimenteront les bienfaits de la fée électricité. L'image du frêle guitariste acoustique, assis devant sa petite bicoque, dans le sud des États-Unis sera bientôt remplacée par une représentation beaucoup plus glorieuse du «Guitar-Hero» branché sur secteur. Lorsqu'à la fin des années 50, Muddy Waters devient l'un des symboles du blues électrique de Chicago, il n'imagine sûrement pas que son succès popularisera une innovation testée, 20 ans plus tôt, par l'un de ses contemporains, le guitariste Charlie Christian, alors pilier de l'orchestre de Benny Goodman. Désormais, le son d'une guitare parvient à rivaliser avec les cuivres d'une grande formation.
 

© PBS/Arte
Pochette du DVD «Soundbreaking».

 

Dès lors, toutes les outrances deviennent possibles. Dans les années 60, Jimi Hendrix s'adonnera avec gourmandise, et l'aide non négligeable de son producteur Eddie Kramer, à une surenchère d'effets distordus qui identifieront une période de recherche sonore particulièrement fertile. Entrer en studio devient une promesse de nouveauté et d'originalité. Stevie Wonder comprendra, lui aussi, très vite que maîtriser les avancées technologiques est un gage de réussite et de pouvoir.
 
« La grande aventure de la musique enregistrée », racontée par Romain Pieri et Maro Chermayeff dans la collection « SoundBreaking », est une plongée vertigineuse dans un univers insondable façonné, depuis des décennies, par une multitude de créateurs iconoclastes dont les bidouillages, parfois puérils, ont écrit des chapitres entiers de la musique populaire de notre temps. Du 78 tours au fichier MP3, les circonvolutions inventives des différents acteurs de la production musicale ont affiné notre écoute, et suscité notre curiosité. Notons, au passage, que la communauté noire américaine a souvent essuyé les plâtres, et initié quelques trouvailles notables. De Sly Stone à Nile Rodgers, de James Brown à Prince, « L'épopée des Musiques Noires » a, indiscutablement, épousé le vent de l'histoire !
 

© Warren Paul Harris
Sly Stone en studio à Dallas (Texas).

Le site de SoundBreaking