
Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXème siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.
Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer
Jowee Omicil, électron libre…
À quelques jours de sa participation au "Jazz Color Festival" de Groslay (Val d’Oise), le saxophoniste canadien, d’origine haïtienne, Jowee Omicil se confie, se livre, s’épanche sur ses convictions, son désir de liberté artistique, son dernier album Love Matters et son dernier documentaire This is the Bash, une plongée dans l’intimité d’un musicien en mouvement perpétuel.
Difficile de définir la musicalité de Jowee Omicil, tant son ouverture d’esprit et sa boulimie créative le poussent à se dépasser et à chercher des voies peu empruntées par ses contemporains. Disciple de John Coltrane, admirateur de Miles Davis, partenaire du regretté Roy Hargrove, il virevolte au gré de ses humeurs et de ses enthousiasmes. Intrépide, il n’hésite pas à croiser les idiomes. La symphonie n°40 de Mozart l’inspire autant que l’afrobeat de Fela Kuti. N’est-il pas lui-même le fruit d’un métissage multiculturel ? Les Caraïbes dont il s’attache à revendiquer les valeurs ont été un espace d’échanges constants. Certes, l’histoire de ce dialogue intercommunautaire fut douloureuse, mais Jowee Omicil y voit aussi la promesse perpétuelle des rencontres et du partage.
Rassembler semble être une exigence pour cet intrépide trublion dont les couleurs jazz le conduisent sur des chemins de traverse parfois aventureux. Jowee Omicil ne se laisse pas intimider par les obstacles, et relève souvent avec brio les défis qu’il se lance lui-même. En juillet 2018, il fut notamment le maître de cérémonie d’une nuit prestigieuse à Montreux en Suisse, durant laquelle une flopée de musiciens fort talentueux vinrent célébrer sur scène le 85e anniversaire du patriarche Quincy Jones. Monty Alexander, Richard Bona, Robert Glasper, Christian Scott et quelques autres instrumentistes émérites se croisèrent ainsi jusqu’à 5 heures du matin accueillis par leur hôte d’un soir, le bondissant Jowee Omicil.
Son goût pour l’improvisation est un atout non négligeable. Quel que soit le contexte, Jowee Omicil trouvera toujours le moyen de charmer son public. L’enjeu n’est pas le prestige, mais le plaisir de se produire devant des spectateurs attentifs et curieux. Lorsque que la chanteuse Annick Tangorra le convia à participer à la 3e édition de "Jazz Color", dont elle est la directrice artistique, il accepta avec gourmandise cette invitation à magnifier les accents caribéens. Ce jeune festival printanier en plein développement épouse parfaitement les aspirations de Jowee Omicil : l’audace, la diversité, la virtuosité, la générosité.
Rendez-vous les 1er et 2 juin 2019 à Groslay (Val d’Oise) pour des moments de joyeuse complicité musicale entre musiciens de haute volée : Mario Canonge, Annick Tangorra, l’Orquesta Mi Sol et Jowee Omicil, toutes les couleurs du jazz !