
Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXème siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.
Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer
Marcus Miller croit en des jours meilleurs !
Le bassiste afro-américain Marcus Miller a foi en l’avenir. Et même si la pandémie, l’interruption brutale du quotidien, les disparitions trop nombreuses, l’accélération des enjeux politiques, ont bousculé son optimisme et sa sérénité, jamais il ne s’est laissé abattre par l’aigreur et le découragement. Au contraire, affronter tous ces défis donne un sens à son engagement artistique et citoyen. Alors qu’il annonce avec gourmandise son retour à Paris cet automne pour une célébration musicale d’envergure, Marcus Miller réaffirme son désir ardent de faire scintiller le spectacle vivant.
La crise sanitaire a totalement modifié nos habitudes et réflexes sociaux. De nombreux secteurs économiques souffrent de cet arrêt presque total de leurs activités. Le monde de la culture est aux abois, mais résiste tant bien que mal à cette situation inédite. La nouvelle donne a demandé beaucoup d’ingéniosité et d’inventivité pour faire face et rester positif. Marcus Miller a mis à profit cette parenthèse improbable en multipliant les projets. Faute de pouvoir se produire sur scène, il a organisé des jams sessions ponctuelles sur Internet avec des amis de longue date, George Benson et Gregory Porter, notamment, en respectant impérativement les gestes barrières. Il a également assuré la présentation d’une émission de radio sur les ondes américaines. Il a occupé son esprit à des tâches récréatives et productives en attendant des jours meilleurs.
Aux États-Unis, l’année 2020 fut aussi celle d’une élection présidentielle fort mouvementée. Préoccupé par les tensions raciales de plus en plus vives dans son pays, Marcus Miller s’est engagé en impulsant le projet "Lift every voice". Il a, pour l’occasion, réuni virtuellement quelques prestigieux camarades, Herbie Hancock, Chaka Khan, Patti Labelle, Take 6, BeBe Winans, Lalah Hathaway, etc. Le concept était simple : encourager les internautes à aller voter ! Il ne s’agissait pas de dicter le choix électoral mais d’inciter les Américains à prendre part à la vie citoyenne. Ce fut une première pour Marcus Miller qui ne s’était jamais à ce point mobilisé pour un scrutin. Il faut dire que la mort de George Floyd, quelques mois plus tôt, traduisait tristement les dérives inexcusables d’une administration autoritaire. Les mois de confinement ont été une épreuve, mais aussi l’occasion de se remettre en question, de réfléchir aux vraies priorités de notre vie. Marcus Miller a donc bataillé pour croire en des lendemains qui chantent.
Il prépare d’ailleurs déjà son retour sur scène et laisse entrevoir quelques surprises pour ses très nombreux admirateurs : "Je pense que je vais interpréter de nouvelles compositions sur lesquelles je travaille actuellement. Il est aussi probable que je réarrange quelques grands classiques que vous m’avez déjà entendus jouer par le passé. Pour vous, public français, ce ne sera pas une grande surprise car vous me savez coutumier du fait. Je veux, en tout cas, que ce soit une célébration, un partage collégial de la musique qui nous manque tant aujourd’hui. Cela fait trop longtemps qu’on ne s’est pas retrouvés ensemble. Je serai entouré de nouveaux musiciens dont je ne donnerai pas les noms tout de suite pour ne décevoir personne. Ce concert sera aussi l’occasion de faire naître de nouvelles sonorités car nous en avons besoin après ce que nous venons de traverser. J’inviterai peut-être des amis mais c’est encore assez loin… Il faudra donc voir qui est disponible à cette date précise et, surtout, vérifier qu’il est possible de voyager. L’époque durant laquelle j’appelais Kenny Garrett à la rescousse au dernier moment est révolu. Il va donc falloir planifier ça au mieux en fonction des disponibilités de chacun".
Les déclarations de Marcus Miller sont alléchantes. Il ne reste plus qu’à noter sur nos tablettes la date du 28 octobre 2021. Le célèbre bassiste se produira à La Seine Musicale, sur l’île Seguin, près de Paris.
Le site de la Seine Musicale à Paris: au programme, Marcus Miller le 28 octobre 2021