Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXème siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.

Réalisation : Nathalie Laporte
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Les couleurs internationales de Marseille (1e partie)

Le quintet des frères Belmondo en concert à Marseille, le 23 juillet 2021 © Clara La Fuente/MJ5C 2021

Du 08 au 25 juillet, le Marseille Jazz des Cinq Continents a relevé le défi de maintenir une programmation de haute tenue malgré les contraintes sanitaires qu’impose une pandémie encore mal maîtrisée. Privés de l’édition 2020 qui devait célébrer les 20 ans du festival, les organisateurs ont mis les bouchées doubles pour offrir aux spectateurs toute la diversité des cultures mondiales. De Cuba à Haïti, de la Syrie aux Antilles, les couleurs sonores de la planète ont scintillé avec éclat pendant trois semaines dans la cité phocéenne. 

Le 23 juillet, c’est le lyrisme intrépide des frères Belmondo qui charmait les spectateurs du Palais Longchamp. Lionel et Stéphane (saxophoniste et trompettiste) présentaient alors en quintet leur album familial intitulé logiquement Brotherhood. Ce disque, pétri de références musicales que les auditeurs les plus aguerris n’auront aucune difficulté à détecter, honore quelques grandes figures de « L’épopée des Musiques Noires ». Wayne Shorter, Yusef Lateef, Woody Shaw, notamment, ont clairement inspiré les circonvolutions virtuoses de nos deux mélodistes français. Le public de Marseille en fut convaincu à en juger par les acclamations nourries à l’issue de leur prestation. Notons, au passage, la cadence subtile du batteur malgache, Tony Robeson, le cœur battant de cet orchestre si révérencieux à l’égard des aînés.

© Clara La Fuente/MJ5C 2021
Le batteur malgache, Tony Rabeson, lors du concert des frères Belmondo à Marseille, le 23 juillet 2021.

 

Le lendemain, 24 juillet, la contrebassiste Sélène Saint-Aimé surprenait les festivaliers férus de notes de jazz audacieuses. Soutenue par des musiciens d’horizons très divers, la jeune femme réussissait l’exploit d’emmener les amateurs de poésie musicale dans un conte lunaire rythmé par les prouesses du batteur guadeloupéen Sonny Troupé, les harmonies délicates de deux téméraires musiciens classique, Mathias Lévy (violon) et Guillaume Latil (violoncelle), sans oublier Irving Acao (saxophone) et Hermon Mehary (trompette), des instrumentistes de haute volée, dont les talents ont déjà été éprouvés dans d’autres formations prestigieuses. Ainsi, l’espace d’une soirée, un voyage sensoriel emportait la foule vers une swinguante féerie sous des étoiles particulièrement scintillantes.

 

© Clara La Fuente/MJ5C 2021
L’orchestre de la contrebassiste Sélène Saint-Aimé, à Marseille, le 24 juillet 2021.

 

Ces deux rendez-vous frétillants annonçaient déjà la fin de l’édition 2021 du Marseille Jazz des Cinq Continents qui devait s’achever le 25 juillet avec le concert lumineux de la chanteuse Cécile McLorin Salvant en duo avec le pianiste Sullivan Fortner. Le pari de soutenir la vivacité culturelle internationale fut tenu et parvint à réjouir le public comme les équipes du festival tellement heureuses d’avoir maintenu l’esprit cosmopolite et l’éclectisme des spectacles. Chapeau bas !

https://www.marseillejazz.com