
Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXème siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.
Réalisation : Nathalie Laporte
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"Jazz sous les Pommiers" a fêté ses 40 ans ! (1ère partie)
Qui aurait dit, au début des années 1980, qu’un petit festival normand parvienne à devenir l’incontestable lieu de rencontre des cultures mondiales ? Bien que la pandémie ait un peu bousculé les habitudes, Jazz sous les Pommiers a bravé les obstacles. Ainsi, à Coutances, du 25 au 29 août 2021, des dizaines de musiciens se sont croisés pour offrir au public des moments de grâce et de jubilation musicale exceptionnels. Le Mali, Cuba, l’Angola, les États-Unis, la France, le Congo, le Mexique, de nombreux pays étaient représentés comme s’il fallait afficher une concorde internationale en ces temps incertains et célébrer dignement le 40e anniversaire du festival !
Cheick Tidiane Seck fit forte impression lors de son concert du 25 août au Théâtre municipal de Coutances. Bien décidé à remonter sur scène après avoir été victime du coronavirus à la fin de l’année 2020, le pianiste et compositeur malien voulait honorer ses aînés et, notamment, son homologue afro-américain, le regretté Randy Weston. Sa prestation s’accompagna de plusieurs révérences. Les allusions musicales appuyées au saxophoniste camerounais Manu Dibango, disparu en mars 2020, furent aussi émouvantes que réconfortantes. Les acclamations nourries du public saluèrent avec reconnaissance la vivacité créative du maître de cérémonie dont les mélodies inspirées entrent peu à peu dans "L’épopée des Musiques Noires".
Le lendemain, c’est le chanteur Sam Mangwana qui faisait se lever les spectateurs du festival Jazz sous les Pommiers. À 76 ans, cet interprète appliqué de la rumba congolaise originelle ne cachait pas son plaisir de raconter son histoire aux spectateurs attentifs et attendris. Véritable polyglotte, il maîtrise 7 langues (français, anglais, portugais, espagnol, swahili, lingala, Kikongo), Sam Mangwana se plaisait à donner du sens à son tour de chant en expliquant et commentant les différents thèmes évoqués dans ses chansons. Cet effort de communication avec le public fut fort apprécié par des festivaliers qui, pour certains, découvraient peut-être cet artiste et ce patrimoine culturel ancestral.
Le 40e festival Jazz sous les Pommiers débutait donc par un feu d’artifice de notes enracinées dans l’âme noire, magnifiées par deux grandes figures panafricaines authentiques et sincères. Ce n’était que le début d’une semaine multicolore qui allait accueillir Manu Katché, Kenny Barron, Ballaké Sissoko, Naïssam Jalal, El Comité ou Henri Texier, entre autres…
→ Le site de Jazz sous les pommiers