Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXème siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.

Réalisation : Nathalie Laporte
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Vieux Farka Touré honore ses racines

Vieux Farka Touré dans la lueur du soleil d’hiver. © Christian Rose

Longtemps, le fils du célèbre et regretté Ali Farka Touré a dû répondre aux sempiternelles questions, aux demandes pressantes de ses admirateurs, au difficile devoir de mémoire. Vieux Farka Touré a pris son temps pour honorer ses origines familiales et sa terre natale. Son album, « Les Racines », renoue avec l’humeur acoustique d’un Blues Songhaï qui a identifié une culture. Ce disque est également un appel à l’unité du Mali que ce brillant guitariste espère plus que jamais.

Se plonger dans le patrimoine ancestral de ses aînés est toujours un défi. Vieux Farka Touré savait pertinemment que le simple fait de se nourrir d’une musicalité paternelle authentique susciterait les commentaires et, parfois, les critiques. Comment pouvait-il, de toute façon, échapper aux comparaisons ? Il lui fallut accepter cet état de fait et façonner son image avec rigueur et détermination, sans jamais trahir sa vérité, ni le poids incontournable de l’héritage. Alors, à son rythme, il a développé une tonalité, épousé l’air du temps et multiplié les rencontres. En 15 ans, Vieux Farka Touré a fait paraître une petite dizaine d’albums, a inscrit son nom dans « L’épopée des Musiques Noires » et a croisé la route de nombreuses personnalités dont Toumani Diabaté, John Scofield, Amadou Bagayoko, entre autres…

© Christian Rose
Vieux Farka Touré au micro de Joe Farmer dans les studios.

 

Toujours impatient de concrétiser de nouvelles idées, « Vieux », comme l’appellent affectueusement ses nombreux admirateurs, s’est récemment acoquiné avec un groupe originaire de Houston (Texas), Khruangbin, pour concevoir un album audacieux sobrement intitulé « Ali ». Entièrement composé de titres empruntés à son père, ce disque revitalise des œuvres historiques comme le fameux « Diaraby », enregistré jadis par Ali Farka Touré et Ry Cooder. Cette récente production ne cherche cependant pas à restituer la texture sonore du regretté patriarche. Il s’agit davantage d’une relecture afro-triturée de mélodies restées dans notre mémoire. Nous sommes bien loin de l’album « Les Racines », plus enraciné dans la tradition. 

© Christian Rose
Vieux Farka Touré sur la terrasse de RFI.

 

 

Au-delà de ses créations artistiques enthousiasmantes, Vieux Farka Touré veut agir pour le bien commun et sauvegarder les richesses culturelles de son pays natal. Son activisme social se manifeste à travers « Amahrec Sahel », une vaillante association humanitaire destinée à soutenir les initiatives citoyennes au Mali. Autrefois, Ali Farka Touré, maire de Niafunké, agissait avec conviction pour aider ses concitoyens à vivre dignement. Son fils semble aujourd’hui s’inspirer de cet élan de générosité naturelle. Sa musique en est le reflet et l’indiscutable expression.

 

⇒ Le site de Vieux Farka Touré