Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXe siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.
Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer
Le samedi vers toutes cibles à 14h30, vers Afrique haoussa à 21h30
Le dimanche vers Afrique lusophone à 17h30, vers Prague à 18h30, vers toutes cibles à 22h30. (heures de Paris)
Les perspectives de Georges Granville
Pianiste de grand talent, Georges Granville a cependant tardé à concevoir son premier album. Encouragé par ses amis et compagnons de route, il présente aujourd’hui Perspectives, une introduction savoureuse à son univers sonore teinté de jazz, de bèlè, de rythmes fougueux et de mélodies soyeuses. Soutenu par deux instrumentistes de haute volée, Arnaud Dolmen (batterie) et Michel Alibo (contrebasse), le virtuose nous enchante et nous inspire.
Au fil des années, nous avons vu naître une génération de jazzmen caribéens irréprochables. Certes, la force expressive de leur identité culturelle transpire dans leurs œuvres mais il serait injuste de ne retenir que cette spécificité patrimoniale. Écouter un musicien suppose une ouverture d’esprit qui ne cherche pas nécessairement la traçabilité de ses origines. Lorsque l’on prend le temps d’apprécier le jeu délicatement ciselé de Georges Granville, on ne perçoit pas seulement la source antillaise de son swing, on y décèle l’écho des grands maîtres du piano moderne, Chick Corea, Keith Jarrett, Lyle Mays… L’art du trio impose, de surcroît, une exigeante rigueur que seuls les plus audacieux parviennent à dépasser. Il faut alors savoir choisir les bons compagnons de route. Après 25 ans de vie trépidante sur scène ou en studio, Georges Granville a su s’entourer.
Le bassiste Michel Alibo est une référence dans « L’Épopée des Musiques Noires ». Sa tonalité jazz-funk a donné des couleurs au paysage musical de notre temps. Ses flamboyantes prestations aux côtés de Manu Dibango, Salif Keïta, Mario Canonge, ses prouesses stylistiques au sein du groupe Sixun, sa musicalité ronde et généreuse, tous ces éléments ont forgé une texture identifiable immédiatement dont Georges Granville aurait tort de se priver. Notons d’ailleurs que Michel Alibo ne cesse de parfaire sa technique à la contrebasse, un instrument essentiel à la pertinence d’un trio jazz.
Le batteur Arnaud Dolmen est, quant à lui, un acrobate du rythme. Déjà salué par une « Victoire du Jazz », il est l’auteur de deux albums fort recommandables, Tonbé Lévé et Adjusting. Sa jeune carrière lui a permis de croiser la route de nombreuses personnalités dont Mario Canonge, Naïssam Jalal, Laurent De Wilde, Jacques Schwarz-Bart, notamment, et sa finesse percussive le hisse au rang des grands agitateurs du tempo jazz. Avec Georges Granville, il imprime une cadence irrésistible qui maintient cette jouissive tension mélodique idéal pour un trio.
Ces trois trublions ont su additionner leur expérience et leur savoir-faire pour produire un disque étincelant qui surprend, séduit, enthousiasme et sollicite nos oreilles attentives. Petite cerise sur le gâteau, Georges Granville s’est autorisé à adapter avec goût un classique des Beatles : And I Love Her. Cette périlleuse relecture devrait faire mouche ! Vous en aurez une preuve irréfutable, le 6 juin 2023, au Triton, historique club de jazz, situé aux Lilas, près de Paris.
⇒ Le site de Georges Granville.
