Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXe siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.
Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer
Le samedi vers toutes cibles à 14h30, vers Afrique haoussa à 21h30
Le dimanche vers Afrique lusophone à 17h30, vers Prague à 18h30, vers toutes cibles à 22h30. (heures de Paris)
Quand la kora épouse le jazz et le flamenco
On ne le dit jamais assez, la fusion des cultures promeut l’écoute, le partage et l’échange entre les peuples. Tendre la main est toujours plus fructueux que refuser la rencontre. Sous l’impulsion du trompettiste allemand Volker Goetze, le koriste sénégalais Ali Boulo Santo Cissoko et le guitariste espagnol Alejandro Moreno ont imaginé un album judicieusement intitulé Flamenkora qui fait le pont entre trois traditions ancestrales, trois matrices musicales.
Depuis de nombreuses années, Volker Goetze parcourt le monde à la recherche de cet idéal sonore œcuménique qui lui permet de jouer sur tous les tons et sur tous les fronts. Ses duos avec le maître de la kora, Ablaye Cissoko, ont été salués par le public et la critique. L’album Amanké Dionti, paru en 2012, fut l’un des points d’orgue de cette quête initiale pour une complicité artistique commune. Le temps a passé et l’intention s’est nourrie de nouvelles rencontres, de nouveaux désirs. En faisant appel à Ali Boulo Santo Cissoko, Volker Goetze veut prolonger cette aventure unique. Ali est le frère d’Ablaye. Il est, lui aussi, un virtuose de la kora. Il tient cette maîtrise mélodique de son aïeul, Soundioulou Cissokho, figure historique du patrimoine mandingue. Sur les scènes internationales, Ali Cissoko a croisé la route des plus grands instrumentistes de notre temps, de Salif Keïta à Tony Allen…
En s’associant à Volker Goetze, il perpétue l’esprit de concorde universelle que les arts peuvent produire. Leurs héritages culturels respectifs nourrissent ce rapprochement irrésistible mais il fallait aller encore plus loin et trouver une forme d’expression enracinée dans le terreau d’un peuple pour que les couleurs soient encore plus vives et chatoyantes. Le flamenco fait partie de ces idiomes qui définissent instantanément une identité. Le guitariste Alejandro Moreno impulse cette tonalité latine qui se fond naturellement dans le jeu de ses compères. Ainsi, trois vocables, trois conjugaisons, trois expressivités, inventent une langue qui fait mouche. Conçu pendant les longs mois de confinement planétaire, Flamenkora est né d’une simple envie de tenter des expériences, de suggérer une approche multidisciplinaire qui allierait le jazz, le flamenco et le lyrisme africain de la kora. Le fruit de cette idée saugrenue est aujourd’hui offert aux oreilles ouvertes et curieuses.
Volker et Ali réfléchissent d’ailleurs à la suite… Un album à l’unisson pourrait bien voir le jour en 2024 tant l’enthousiasme a accompagné leurs premières collaborations discographiques. Des concerts introductifs à l’univers de Flamenkora sont déjà programmés cet automne 2023 à Cologne et à Toulouse. Nul doute que les sollicitations vont se multiplier et que de nouvelles dates grossiront la liste des prestations au fil des mois !
⇒ Le site de Volker Goetze.
