Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXe siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.

Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer

 

 

 

Horaires

Le samedi vers toutes cibles à 14h30, vers Afrique haoussa à 21h30

Le dimanche vers Afrique lusophone à 17h30, vers Prague à 18h30, vers toutes cibles à 22h30. (heures de Paris)

Le trompettiste Boney Fields en veut toujours plus !

Boney Fields attend sereinement les questions de Joe Farmer. © Joe Farmer/RFI

Il y a trois ans, alors que la pandémie imposait au monde un silence assourdissant, le trompettiste et chanteur américain, Boney Fields, ourdissait un projet qui se révèle aujourd’hui majestueux. Ses souvenirs d’une jeunesse trépidante à Chicago ont subitement rejailli dans son esprit et ont suscité un album empreint d’une musicalité, fort cuivrée, enracinée dans « L’épopée des Musiques Noires ». Just Give Me Some Mo’ est le fruit de cette introspection scintillante.

Après avoir croisé la route, dans les années 70, des pionniers du Chicago Blues que furent Buddy Guy, Junior Wells, James Cotton ou Eddie Clearwater, le révérencieux Boney Fields voulait honorer leur mémoire sans s’embourber dans une nostalgie trop passive. Il tenait à saluer ses héros en revitalisant une humeur sonore qui continue d’inspirer, au XXIè siècle, nombre d’instrumentistes et d’amateurs de blues ancestral. Si ses oreilles se tournent vers l’avenir, elles ne se détournent pas, pour autant, du patrimoine historique. Savoir conjuguer passé et présent est un exercice de style délicat que seuls les véritables virtuoses maîtrisent à la perfection. Suffisamment aguerri par des décennies de prestations aux quatre coins de la planète, Boney Fields laisse désormais parler son âme. 

© Joe Farmer/RFI
Boney Fields en studio à RFI.

 

Les échos d’un temps révolu ont nourri sa créativité actuelle. Il peut dorénavant se consacrer aux aspects plus intimes de sa vie d’artiste. Il aura fallu un confinement planétaire pour que Boney Fields fasse le point sur sa destinée. Sa pudeur semblait lui interdire de se dévoiler complètement. L’homme de scène flamboyant conservait cette part de mystère que l’isolement sanitaire de 2020 a finalement rompu. Boney Fields ose désormais aborder des sujets plus personnels : sa vie de famille, le courage d’une mère sans le sou, son irritation face aux injustices, son impatience d’être à nouveau devant un public… Loin d’être lymphatique, ce nouvel album est tonique, positif et plein d’espoir. Il exprime avec justesse le caractère explosif d’un musicien qui s’interroge et, peu à peu, se libère. 

© Joe Farmer/RFI
Boney Fields à l’issue de sa participation à «L’épopée des Musiques Noires».

 

Pour parvenir à une telle authenticité, Boney Fields a su s’entourer. Il a réuni une équipe avisée qui sert avec brio l’intention de l’auteur. Sébastian Danchin, le directeur artistique de cet album sincère, est un fin connaisseur de la culture africaine-américaine. Il a donné du relief à ce nouveau répertoire échappé des entrailles de l’histoire. Hervé Samb, brillant guitariste sénégalais, a magnifié la tonalité de ce disque foncièrement honnête et réjouissant. L’investissement réel de chacun des protagonistes dans cette production éclatante mérite notre plus grande considération et une écoute attentive. Vous aurez tout le loisir d’apprendre par cœur les nouvelles chansons de Boney Fields avant son très attendu concert parisien, le 24 janvier 2024 au New Morning. Rendez-vous est pris !

⇒ Le site de Boney Fields.