Blues, Gospel, Negro Spirituals, Jazz, Rhythm & Blues, Soul, Funk, Rap, Reggae, Rock’n’Roll… l’actualité de la musique fait rejaillir des instants d’histoire vécus par la communauté noire au fil des siècles. Des moments cruciaux qui ont déterminé la place du peuple noir dans notre inconscient collectif, une place prépondérante, essentielle, universelle ! Chaque semaine, l’Épopée des musiques noires réhabilite l’une des formes d’expression les plus vibrantes et sincères du XXe siècle : La Black Music ! À partir d’archives sonores, d’interviews d’artistes, de producteurs, de musicologues, Joe Farmer donne des couleurs aux musiques d’hier et d’aujourd’hui.

Réalisation : Nathalie Laporte
Retrouvez la playlist de l'Épopée des musiques noires sur Deezer

 

 

 

Horaires

Le samedi vers toutes cibles à 14h30, vers Afrique haoussa à 21h30

Le dimanche vers Afrique lusophone à 17h30, vers Prague à 18h30, vers toutes cibles à 22h30. (heures de Paris)

1984-2024, Banlieues Bleues a 40 ans !

Banlieues Bleues au fil des années. © Joe Farmer/RFI

En Seine-Saint-Denis, le festival Banlieues Bleues est devenu un rendez-vous incontournable du printemps. Tous les plus grands musiciens s’y sont produits avec l’intention d’apporter une part de leur richesse culturelle à des spectateurs souvent négligés au-delà des frontières parisiennes. Ainsi, Miles Davis, Chuck Berry, Art Blakey, Al Green, B.B King, Abbey Lincoln, Dizzy Gillespie, Miriam Makeba, Nina Simone et tant d’autres sont venus ravir les oreilles du public séquano-dionysien. Pour autant, la mission de défricheur de talents ne doit pas être éludée. Xavier Lemettre, directeur artistique de cette manifestation musicale d’envergure souffle les 40 bougies du gâteau d’anniversaire en notre compagnie !

Regarder vers l’avenir est une exigence si l’on ne veut pas s’enfermer dans une nostalgie stérile. Ce credo anime l’esprit créatif de nombreux jazzmen dont le répertoire doit épouser l’air du temps. En côtoyant au quotidien tous ces instrumentistes attachés à leur originalité, Xavier Lemettre a fait sienne cette volonté de se dépasser en programmant avec audace des musiciens suffisamment novateurs pour susciter l’intérêt et la curiosité du public. Ouvrir l’édition 2024 de Banlieues Bleues sur les délicates harmonies d’une jeune harpiste en devenir, Sophye Soliveau, est périlleux mais ce risque calculé repose sur une solide expérience éprouvée au fil des décennies. 

© Paul Charbit/Gamma-Rapho via Getty images
Le guitariste américain B.B. King sur scène lors du festival Banlieues Bleues, en Seine-Saint-Denis, en mars 1994, France.

Ce choix éditorial n’est pas hasardeux. Il s’inscrit dans l’ADN du festival. Refléter les évolutions stylistiques du moment est un impératif pour ne pas se perdre dans un dédale de souvenirs. Certes, les images des concerts légendaires restent gravées dans notre mémoire. Comment ne pas se laisser happer par l’écho lointain du rythmicien Max Roach en 1992 ? Comment ne pas frissonner à la simple évocation des prouesses pianistiques du grand Ahmad Jamal en 1999 ? Comment ne pas se sentir privilégier d’avoir assister en 2009 à une célébration néo-orléanaise en compagnie du saxophoniste et chef d’orchestre, Donald Harrison, Chief of Congo Nation ? Tous ces instants fugaces ont nourri la légende mais également la témérité de ce festival turbulent. 

© Joe Farmer/RFI
Xavier Lemettre, directeur artistique du festival Banlieues Bleues.

Que l’on se rassure, l’intention n’est pas élitiste. Xavier Lemettre, maître d’œuvre de ce barnum quarantenaire, veille à proposer une affiche toujours enthousiasmante dont il faut seulement accepter la hardiesse. Rester ouvert et attentif est le maître mot pour les équipes organisatrices. Accueillir l’intrépide pianiste Amaro Freitas suppose une écoute sérieuse et jubilatoire tant ce virtuose brésilien semble habité par une spiritualité ancestrale. Tout est créole à Banlieues Bleues, comme notre XXIè siècle. Ce constat est peut-être une affirmation politique mais il est aussi et surtout une réalité. Le collectif Lagon Noir en est un bel exemple. Le Maloya de l’île de La Réunion épouse les traditions du Burkina Faso. Le mariage métis nous captive et nous emporte. Gageons que ce vœu universaliste résistera à l’érosion du temps et que nous continuerons encore longtemps à choyer ces rencontres musicales multiculturelles.

Rendez-vous du 8 mars au 5 avril 2024 en Seine-Saint-Denis. 

Le site du festival Banlieues Bleues.