
De Mozart à Césaria Evora… C’est le RDV des 1001 musiques de RFI présenté par Laurence Aloir, avec des portraits, des entretiens, des sessions live au grand studio de RFI à Issy les Moulineaux et la tournée des festivals en son et en images qui bougent.
Musiques du Monde, ça s’écoute et ça se regarde !
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Réalisation : Laurent Salerno.
Le samedi vers toutes cibles à 21h10, le dimanche à 02h10 et 21h10 et le lundi à 02h10. (Heures de paris)
1. Nile Rodgers
Le magazine NuGroove, consacré aux musiques blacks urbaines. Cette semaine, Loïc Bussieres reçoit Nile Rodgers.
Guitariste et compositeur, le new-yorkais Nile Rodgers est en quelque sorte l’âme de Chic. Né à New York, c’est encore un adolescent quand il joue dans l’orchestre de l’Apollo Theater de Harlem, où il a l’occasion de faire ses classes en jouant pour des légendes comme Aretha Franklin et Ben E. King. En 1970, il rencontre Bernard Edwards, l'as de la basse, natif de Greenville. En plus de la soul, du jazz et du funk, ils aiment les groupes de rock, comme Led Zeppelin et Roxy Music, qu'ils voient en concert et dont ils veulent suivre l’exemple, ce qui leur permettra aussi de briser les barrières entre les différents genres et publics. Avec au micro une de leurs amies, Norma Jean Wright, ils enregistrent en 1977 la démo d’une chanson appelée « Dance, Dance, Dance » et signent chez Atlantic. « Dance, Dance, Dance (Yowsah, Yowsah, Yowsah) » et l’album « Chic » marchent bien, mais c’est le 33-tours suivant, « C’est Chic » qui les révèle au monde entier. Sur la suggestion de Norma Jean Wright, une autre chanteuse s’est jointe à eux, Luci Martin. Le succès des chansons incroyablement dansantes du tandem Rodgers/Edwards vient évidemment de la basse d'Edwards et des arrangements de cordes, qui enrichissent leur son clinquant. Ironie du sort, c’est après avoir été refoulés à l’entrée du Studio 54, un endroit dont ils vont faire les beaux jours, qu’ils ont l’idée d’une chanson vengeresse : « Le Freak » avec comme refrain « Ah, fuck off ! », qui deviendra vite « Ah, freak out ! / Le Freak, c’est chic ». Six millions d’exemplaires seront écoulés et, comme toute la musique de Chic, ce titre aidera beaucoup à faire aimer le disco.
L'amour du public pour le disco ne durera pas et même si Chic continue à sortir de bons albums, le mouvement s'essoufle. La drogue, l'alcool et les querelles d'ego n'arrangeront rien et Nile Rodgers et Bernard Edwards se mueront progressivement en producteurs pour des artistes comme Diana Ross, David Bowie, Madonna et même Sheila.