De Mozart à Césaria Evora… C’est le RDV des 1001 musiques de RFI présenté par Laurence Aloir, avec des portraits, des entretiens, des sessions live au grand studio de RFI à Issy les Moulineaux et la tournée des festivals en son et en images qui bougent.

Musiques du Monde, ça s’écoute et ça se regarde !
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Réalisation : Laurent Salerno.

 

Horaires

Le samedi vers toutes cibles à 21h10, le dimanche à 02h10 et 21h10 et le lundi à 02h10. (Heures de paris)

1. Le séga chagossien

Entre 1966 et 1973, les Britanniques déportent l'ensemble de la population de l'archipel des Chagos, un chapelet d'une soixantaine d'îles situées au milieu de l'océan indien pour permettre la construction de la base américaine de Diego Garcia. Les Chagossiens sont débarqués et laissés sans ressources sur les quais des Seychelles et de Port-Louis à l'île Maurice qui a vendu leur archipel aux Britanniques au moment des négociations pour son indépendance. Descendants d'esclaves arrivés sur l'archipel à la fin du 18ème siècle, les Chagossiens mènent une vie simple rythmée par la pêche, l'exploitation du coprah et le séga du samedi soir. Déracinés de leurs îles, ils sont jetés dans les quartiers pauvres de Port-Louis, souvent dans des taudis, dans le dénuement le plus total.

Regardés avec méfiance par les Mauriciens eux-mêmes affectés par un environnement économique défavorable au lendemain de leur indépendance, il leur faudra près d'une décennie pour relever la tête et commencer le combat pour retourner dans leurs îles. Chanter aussi. Un «séga typique» qui n'a pas connu d'influence extérieure, et presque exclusivement chanté par les femmes, ces mêmes femmes qui seront à la tête du combat pour le retour. Près d'un demi-siècle plus tard, que reste-t-il de la culture chagossienne, de sa musique ? Lisette Talatte et Charlesia Alexis, porte-voix de la lutte des Chagossiens, se sont éteintes l'année dernière à quelques mois d'écart. Sous son label Takamba, le Pôle Régional des Musiques Actuelles de La Réunion a immortalisé la voix de cette dernière, sous son label Takamba. La chanson militante mauricienne a largement contribué au combat des Chagossiens par les voix de José Booyroo, Bam Cuttayen et, plus récemment, Menwar avec son titre Baz Militer pour ne citer qu'eux. Si l'on n'entend plus guère de séga chagossien dans les cours des quartiers populaires de Port-Louis, le rythme des îlois, comme on les appelle aussi, a trouvé sa place dans le répertoire mauricien chez Georges Armel ou Menwar...

Reportage de Raphaël Krafft.

Liens : 

- Matiena 13 ans dans Chagos par Chérubin Bancoult
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- Chant chagossien par Menwar
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- Marclaine Antoine, Debarkment
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Label Takamba :
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