De Mozart à Césaria Evora… C’est le RDV des 1001 musiques de RFI présenté par Laurence Aloir, avec des portraits, des entretiens, des sessions live au grand studio de RFI à Issy les Moulineaux et la tournée des festivals en son et en images qui bougent.

Musiques du Monde, ça s’écoute et ça se regarde !
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Réalisation : Laurent Salerno.

 

Horaires

Le samedi vers toutes cibles à 21h10, le dimanche à 02h10 et 21h10 et le lundi à 02h10. (Heures de paris)

1 - Session live@studiOne avec Riff Cohen et David Linx

Riff Cohen est née en 1984 à Tel Aviv et y a grandi dans « une atmosphère bohème ». Elle est la fille aînée d’Israël et de Patricia Cohen qui tenaient une galerie d’art et un café dans la rue Shenkin, l’une des plus animées de la ville. La famille de son père est originaire de Djerba en Tunisie. Sa mère est née à Tlemcen en Algérie, mais a passé son enfance à Nice. C’est dans cette matrice culturelle méditerranéenne et nord-africaine qu’elle a été élevée. Patricia est aujourd’hui professeur de yoga et écrit des poèmes dont certains ont été mis en musique par sa fille.

Avec des études de piano et de danse dès l’âge de 4 ans, des cours d’art dramatique à 6, Riff aurait pu faire une overdose de gammes, de tirades, d’entrechats. Mais, piquée au jeu de l’art et de l’expression, elle se lance dans la composition à 8 ans. Suivront d’autres études et de nombreux projets. Rock, electro, musiques du monde, chant classique indien ou européen, son vocabulaire s’enrichit au gré des expériences. Elle en vient rapidement à signer des musiques pour le théâtre et le cinéma.
Également comédienne, on la voit dans des séries télévisées ou des films, dont l’adaptation du roman de Valérie Zenatti, La Bouteille A La Mer de Gaza. En 2008, Riff s’installe à la Cité Internationale des Arts pour créer. De retour chez elle après 3 ans passés en France, elle s’attelle au répertoire de l’album «A Paris», qu’elle va produire elle-même, tout en faisant des apparitions remarquées sur scène, notamment lors de la première partie des Red Hot Chili Peppers au Parc Hayarkon de Tel Aviv, l’automne dernier.

© DR
L'album «A Paris» est sorti en avril 2013.

L’un des visuels de l’album «A Paris » ─ recto de la pochette israélienne ┼ est une photo en noir et blanc de sa grand-mère paternelle Fortuna, prise à Djerba la veille de son mariage alors qu’elle avait 14 ans. Tout un symbole. Car cet album traduit à la fois un enracinement et une liberté que cette image d’une autre époque résume à merveille.

Farouche et innocente, d’une féminité sans fard, d’une détermination sans faille, telle est l’expression de cette jeune fille. Telles sont les vertus de cette musique qui prend à rebours tous les genres avec une bienveillante et souvent rigolote désinvolture. Si on pense aux Rita Mitsouko en écoutant Sur le Macadam, à Brigitte Fontaine dans Une Femme Assise, c’est que ces deux références font sens depuis que Riff a repris sur scène Marcia Baila des uns et Le Nougat de l’autre.

Alors, chanson française désorientée ou rock orientalisé ? Les deux, forcément, tant les mots de Patricia à l’imaginaire enfantin, aux rimes en coq à l’âne et en ricochets, tiennent en parfait équilibre sur des cordes de guitares très sixties, quand elles ne sont pas suspendues à celles d’un luth arabe à l’identité traditionnelle. Dans Mon Quartier célèbre cette harmonie des genres dans une jubilatoire promiscuité qui accueille, entre autres, des filles qui ont « les cheveux hirsutes » et des garçons qui « portent parfois des jupes ». Quand bien même Riff est-elle obligée de conclure que ce quartier « reste à inventer», on trouve dans J’aime confirmation d’un même esprit ouvert à tout et à tous, mais qui entend rester lui-même.

C’est bien ce qui enchante dans ce disque, cet art du zapping enraciné qui passe du marrant néo yéyé de Je Cours, à la belle et grave psalmodie de Tzama Nafshi, de la ballade onirique de Chut... à la transe de Hine Ha Or, du français au nubien et à l’hébreu, de Gossip à Lili Bonniche. C’est ainsi qu’on traverse dans «A Paris» cette modernité caractéristique de notre époque, qui rend tout à la fois disponible et ludique en quelques clicks. Mais on y traverse aussi la rue, celle où vivent les vrais gens avec de vraies histoires, où l’on éprouve de vraies sensations.
@bio officielle

Site de Riff Cohen
http://www.riff-cohen.com

Vidéo de Riff Cohen « A Paris » ici

© RFI/Laurence Aloir
Riff Cohen et Laurence Aloir à RFI (autoportrait).