
De Mozart à Césaria Evora… C’est le RDV des 1001 musiques de RFI présenté par Laurence Aloir, avec des portraits, des entretiens, des sessions live au grand studio de RFI à Issy les Moulineaux et la tournée des festivals en son et en images qui bougent.
Musiques du Monde, ça s’écoute et ça se regarde !
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Réalisation : Laurent Salerno.
Le samedi vers toutes cibles à 21h10, le dimanche à 02h10 et 21h10 et le lundi à 02h10. (Heures de paris)
Autour de Francis Bebey avec la réédition de Dibiye
À l’occasion de la réédition de l’album Dibiye, sorti en 1997 chez Peewee music, nous recevons Patrick Bebey, musicien et benjamin de la fratrie Bebey ; Vincent Mahey, fondateur du label Pee Wee Music et Indy Dibong, guitariste de feu Tony Allen, qui sort un album hommage Bebey Blues.
Francis Bebey biographie
Né à Douala, Francis Bebey (1929-2001) est considéré comme l’un des pionniers de la musique africaine en Occident. Chanteur et guitariste, il était également poète, conteur et grand joueur de sanza, instrument dont la noblesse était relativement ignorée, dans nos contrées.
Fils d’un pasteur baptiste, il est bercé par la musique classique occidentale, notamment celles de J.S. Bach et de G.F. Haendel. Il apprend le banjo, puis la guitare avec pour influence principale l’écoute du grand Andres Segovia (guitariste classique virtuose espagnol).
Ancien reporter pour Radio Ghana, puis pour la Sofarom (Société de Radiodiffusion de la France d’outre-mer), il se fait remarquer dans les milieux culturels parisiens peu après mai 68, grâce à un répertoire poétique et musical inspiré par les chants bantous, les polyphonies pygmées, ou des musiques ancestrales griotiques de l’Afrique de l’Ouest.
Écrivain, il publie plusieurs ouvrages, dont le roman Le Fils d’Agatha Moudio, récompensé par le Grand Prix Littéraire d’Afrique Noire (1968). Il est ensuite recruté par l’Unesco pour y développer le département Musique.
Musicologue – autre talent – il publie en 1969 un ouvrage consacré aux musiques traditionnelles africaines qui compte parmi les premières publications dans ce domaine.
Le 1er album de Francis Bebey Idiba paraît en 1972.
Le vibraphoniste n’est autre que son alter ego de l’époque : Manu Dibango.
Puis, à partir de 1974, il se spécialise dans la chanson humoristique et satirique, dénonçant par exemple le machisme (ce qui lui vaut le courroux d’une partie de la population masculine africaine).
Il obtient le Prix de la Chanson Française de la Sacem en 1977, avant de se consacrer à des compositions plus poétiques et "sérieuses", s’accompagnant la plupart du temps d’instruments traditionnels divers d’Afrique de l’Ouest.
Son œuvre, véritable toile tissée entre des temps immémoriaux et notre époque, fait qu’il est considéré aujourd’hui comme le Papa de la World Music.
En 1984, il est nommé représentant de l’Afrique au Haut Conseil de la Francophonie créé par François Mitterrand. C’est également à cette période qu’il enregistre Africa Sanza et Sanza Nocturne, deux albums dont une compilation paraitra sous le titre de Psychedelic Sanza.
Après avoir joué dans des salles parmi les plus prestigieuses au monde, Francis Bebey enregistre Dibiye pour Pee Wee Music en 1996.
Outre ses chansons, il a composé notamment une œuvre pour flûte pygmée et quatuor à cordes – créée avec le Kronos Quartet – ainsi que la musique du film Yaaba (primé au festival de Cannes en 1989).
Programmation Francis Bebey (extraits de l’album Dibiye/Pee Wee Music 2021)
Dibiye
Nyambe
Stabat Mater Dolorosa
Essok’am voir archive INA
Bantu Lullaby
+ Fleur Tropicale avec la version Mwayé d’Indy Dibong (extrait de l’album Bebey Blues/Iroko Sound 2021)
Idiba (extrait de l’album Idiba, 1972)
Forest Nativity (extrait de Psychedelic Sanza / Born Bad Rd 2014).
Puis nous recevons le guitariste et compositeur Indy Dibong pour la sortie de Bebey Blues, en hommage à Francis Bebey. Indy signe ici un 2ème album sous son nom après Squatting at Neverland en 2014. Indy Dibong avait intégré les groupes de Mory Kanté et Tony Allen.
Pour aller plus loin :