#Session Live Emmanuelle Parrenin x Lehna, folk is folk !

© Johnkôôl Rd / Inouïe

La 1ère artiste est Emmanuelle Parrenin pour la sortie de son 3è album Targala, La Maison Qui n’En Est Pas Une (Johnkôôl Records).

 

Emmanuelle Parrenin a toujours été une collecteuse de sons : elle apprend la musique de façon clandestine et instinctive en reproduisant sur un piano les mélodies qu’elle entend s’échapper de la maison familiale, où la musique résonne de partout : son père dirige le Quatuor Parrenin, et sa mère est professeure de harpe. En 1978, elle sort Maison rose, synthèse de dix ans de parcours folk et d’exploration des sonorités traditionnelles. En 1990, suite à un grave accident, elle devient sourde. Elle guérit en rééduquant ses oreilles par les sons de sa voix et la résonance de ses instruments. Au gré de ses voyages, elle collecte toutes sortes d’instruments de guérison et s’intéresse aux chants médecine et à toutes les techniques traditionnelles qui exploitent la dimension thérapeutique du son. En 2011, trente ans après Maison rose, elle enregistre Maison cube qui poursuit l'aventure folk telle qu'elle l'a toujours conçue : mâtinée de psychédélisme, de jazz et de chamanisme. Les années 2011-2012 marquent sa rencontre avec les musiques électroniques : Emmanuelle multiplie alors les collaborations avec des artistes comme Étienne Jaumet, Eat Gas, Vincent Segal, Pierre Bastien, Detlev Weinreich alias Tolouse Low Trax... Et Colin Johnco qui a produit l'album et qui fait des samples et des effets.

 

© Frédéric d'Oberland
Emmanuelle Parrenin.

 

Son chemin croise celui de Colin Johnco, en 2017, lors d'un concert où il est invité, au débotté, à mettre des effets sur les variations instrumentales d'Emmanuelle. De là, l'envie de créer ensemble prend forme et de rencontres en improvisations, ils dessinent peu à peu les contours d'un projet commun. Emmanuelle à la composition, aux instruments et à la voix, Colin aux effets et à la production. Le dernier chapitre de la trilogie des Maisons s’appelle Targala, la maison qui n’en est pas une. Inspirée en partie par son voyage aux portes du désert, où Emmanuelle s’est retrouvée bloquée au début du confinement. Elle finira par y devenir amie avec le paysage, les pierres et le sable, en constant changement. Un disque audacieux et hors du temps, qui nous emmène dans des méandres psychédéliques, pour revenir à des moments fragiles et acoustiques. Entre un plongeon sensoriel abyssal et une comptine murmurée au creux de l’oreille. On y retrouve Étienne Jaumet et Cosmic Neman du groupe Zombie Zombie, Eat G, Paulie Jan, Peter Combard, Léo Margue, Quentin Rollet, Gaspar Claus et Philippe Foch.

Pour info, la réalisatrice Marie-Elise Beyne a fait un documentaire sur elle "D’une maison l’autre" qui a été projeté au festival FAME à Paris, à la Gaîté Lyrique.

 

© Marcela Barrios
Lehna.

L’autre invitée s’appelle Lehna. Elle présente son album Ligne O (Inouïe Distribution).

Une voix, des chansons qui évoquent Lhasa, Bird On A Wire, ou Joan Baez, dans un album chanté en anglais, en français et en espagnol.

Lehna voyage. Sur son 1er opus, Valparaiso Bay, la compositrice-interprète s’accompagnait à la guitare, au violon et au charango.

Cette fois-ci, elle s’est entourée d’une nuée de talentueux musiciens pour un album collectif. Cordes, cuivres, voix et percussions nous entrainent sur la ligne O, cette ligne de bus emblématique de la ville portuaire de Valparaiso au Chili, qui devient peu à peu une ligne d’horizon.

Dans son écriture comme dans son interprétation, Lehna écarte tout artifice pour se concentrer sur l’émotion, le souffle, la main serrée très fort. Qu’elle chante en anglais, en espagnol, en français ou en roumain, elle nous parle de façon intime, pudique et vibrante à la fois. Il est question d’un être aimé, de la solitude, de la mémoire, de l’errance… Autant de préoccupations liées à une sincérité absolue. Le contraste entre une écriture folk dépouillée et la richesse des arrangements provoque une merveilleuse brèche dans le temps qui s’écoule. Lehna voyage et nous emmène sur la plus belle des lignes de bus : une ligne où les passagers conversent intensément et contemplent ensemble la beauté du monde.

 

© Laurence Aloir/RFI
Lehna, Emmanuelle Parrenin et Eat Gas à RFI.

Titres interprétés

- La Rêvelinière, Live RFI Emmanuelle Parrenin

- Cosecha, Live RFI Lehna voir le clip

- Puise, extrait de l’album Targala, la maison n’en est pas une d’Emmanuelle Parredin

- The Tide, Live RFI de Lehna

- Entre Moi, Live RFI d’Emmanuelle Parrenin

- Si Va Le Monde, extrait de l’album Ligne O de Lehna.

 

Musiciennes

- Emmanuelle Parrenin, voix, épinette

- Eat Gas, guitare, claviers

- Lehna, voix, guitare, charango.

 

Son : Fabien Mugneret & Mathias Taylor.