
De Mozart à Césaria Evora… C’est le RDV des 1001 musiques de RFI présenté par Laurence Aloir, avec des portraits, des entretiens, des sessions live au grand studio de RFI à Issy les Moulineaux et la tournée des festivals en son et en images qui bougent.
#SessionLive avec JP Bimeni et Chico Cesar
À la lettre B : Burundi et Brésil, nos invités en #SessionLive JP Bimeni et Chico Cesar, à la veille des élections présidentielles au Brésil.
Qui est JP Bimeni ?
Survivant des jours les plus sombres de Bujumbura au Burundi au début des années 90, apôtre de la soul, du rhythm & blues et du dieu Otis Redding, JP Bimeni revient avec un deuxième album Give Me Hope gorgé d’optimisme et d’énergie communicative. Give me hope sonne et groove comme les classiques des 60’s de Stax et de la Motown, entre soul, psychédélisme et afro-funk.
Inspiré également des grands leaders comme Martin Luther King et James Stern (dont le nom est donné à un morceau puissamment funk de l’album) ou encore par la sagesse des créateurs les plus prolifiques comme Lee Scratch Perry.
Entre influences et hommages, Bimeni a tracé sa propre route vers une renaissance et une mise au point personnelle pour à la fois guérir des douleurs du passé et en tirer tous les enseignements pour se donner de l’espoir.
Descendant par sa mère de la famille royale du Burundi, Bimeni fuit son pays à l’âge de 15 ans pendant la guerre civile et le génocide de 1993. Après avoir échappé à plusieurs reprises à une mort certaine, il obtient le statut de refugié au Pays de Galles. Titulaire d’une bourse des Nations-unies, il étudie au Trinity College, établissement réservé aux enfants ayant échappé à de conflits armés. C’est là qu’il achète ses premiers albums, ceux de Ray Charles, Bob Marley, Marvin Gaye et surtout, celui qui va le marquer à vie, Otis Redding.
La musique a été son échappatoire, sa thérapie. Mais alors que son premier album Free Me, super funky et joyeux, Give Me Hope est plus profond et contemplatif, porteur de messages et résonnant à l’aune de ce que nous vivons actuellement.
Entouré de The Black Belts, son groupe fidèle de six pistoleros espagnoles, Bimeni a tout le confort et la confiance nécessaire pour exprimer tout ce qu’il à exprimer.
Titres interprétés au Grand studio
- Four Walls, Live RFI voir le clip
- Give me Hope, extrait de l’album Give Me Hope voir le clip
- Not In My Name, Live RFI
- James Stern, Live RFI.
Line Up : JP Bimeni, chant, Rodrigo Diaz, batterie, Pablo Cano, basse, Fernando Vasco, guitare.
Son : Benoît Letirant et Fabien Mugneret.
► album Give Me Hope (MDC/Pias 2021).
Puis nous recevons Chico César dans la #SessionLive.
Homme du Monde, Homme de combats, Homme de lettres... tel est Chico César, farfadet au look singulier et à la créativité foisonnante de la musique brésilienne. C’est à Catolé da Rocha, aux fins fonds de l’État de Paraíba, dans le Nordeste du Brésil que naît Francisco (mais au Brésil, les Francisco finissent toujours Chico) César Gonçalves en janvier 1964. L’enfance est baignée de musique et d’une culture régionale aussi riche que prégnante. Très jeune, Chico compose. À 16 ans, il part à João Pessoa, chef-lieu de l’État, faire des études de journalisme qu’il finance en travaillant dans une librairie. Il vend des livres, mais les lit également, s’imprégnant des grands auteurs de son pays et d’ailleurs. Et comme au Brésil, tout se passe dans le sud du pays, en 1984 il part s’installer à São Paulo où il sera critique musical et correcteur pour l’édition brésilienne du magazine Elle. Il continue néanmoins de composer, se produit dans les bars et les petites salles underground de la ville, se lie d’amitié avec les musiciens de la scène avant-gardiste pauliste. Ces éléments composites façonnent la personnalité de Chico César et sa griffe musicale qui va s’épanouir à l’aube des années 90 lorsque, par l’intermédiaire du Centre Culturel Allemagne Brésil, il est amené à faire une tournée en Allemagne.
Le succès qu’il y obtient le convainc de se consacrer entièrement à la musique. Il forme un groupe, le Cuscuz Clã, qui donnera le nom de son deuxième album. Mais le premier, Aos Vivos (c’est-à-dire Live), sorti en 1995 l’est justement, parce que personne n’aurait investi un kopek dans la production d’un disque de cet artiste inconnu. Alors il enregistre un de ses concerts. Partageant la scène, il y avait son contemporain Lenine, présent sur deux titres. Bien malin qui pourrait voir dans cet album l’œuvre d’un débutant, tant il est abouti. On y découvre un mélodiste, parolier, instrumentiste, chanteur brillant. D’emblée l’univers de Chico César, personnalité aussi bouillonnante que zen, s’impose : les grands thèmes de son répertoire, son style très personnel, sa vaste culture, son regard acéré sur l’humanité. Applaudi par la critique et adopté par le grand public, il entre au premier coup d’essai, dans la cour des grands. S’il faut lui attribuer une filiation, on citera Caetano Veloso.
Titres interprétés au Grand studio
- Amorinha Live RFI
- Xangô E Forro E Ai, Feat. Ray Lema, extrait de l’album
- Bolsominions Live RFI.
Line Up : Chico Cesar, guitare-voix.
Son : Benoît Letirant et Fabien Mugneret.
► album Vestido de Amor (Zamora label).