Un portrait d’Armande Altaï, le film

Armande Altaï. © Faynour

Armande Altaï, artiste multiple, libre et engagée, ancienne professeur de chant de la « Star Academy », chanteuse et héroïne underground des années Palace traverse Paris des trottoirs aux taxis, des cafés à l’église, jusque dans un train pour Marseille. À la poursuite de son beau lointain, Armande questionne le temps qui passe, la vie et ce qu'il y a après, peut-être... Un portrait d’Armande Altaï est le 1er film documentaire d’Anna Medveczky (petite fille de la comédienne Bernadette Lafont) sera projeté au cinéma Saint-André des Arts à partir du 15 février 2023.

Facebook d'Armande Altaï

Les classes d'Armande Altaï

Le portrait d'Armande Altaï

 

Nos invitées sont Armande Altaï et Anna Medveczky

 

© Edmond Sadaka/RFI
Armande Altaï et Anna Medveczky.

Armande Altaï (nom de sa grand-mère maternelle) est née à Alep en 1944, d’un père officier français et d’une mère turque, fille d’un bey d’origine tcherkesse. Après une petite enfance en Syrie, au Liban et en Afrique, Armande va s’installer à Marseille.

Elle fréquente les Beaux-Arts et le Conservatoire où elle obtient un premier prix d’art lyrique, puis déménage à Paris.

Elle monte le spectacle « Godspell » avec Dave et Daniel Auteuil. Puis participe à des créations pour le théâtre et l’opéra contemporain. Elle sort son 1er album Atavisme en 1979, suivront Informulé en 1981, Nocturne flamboyant en 1983, Héroïnes fantaisie en 2006.

Après avoir été l’un des personnages de la Star Academy (la professeure de chant excentrique et bienveillante qui hantait le château), Armande Altaï a monté son « petit conservatoire » au Centre de danse du Marais (salle Rameau), publié son autobiographie Cette Musique Qui Me Vient De Loin chez Lattès, en 2003. Elle est aujourd’hui au Centre du documentaire de la réalisatrice Anna Medveczky : un portrait d’Armande Altaï.

© Anna Medvedzky
Un portrait d'Armande Altaï.

 

Note d’intention d’Anna Medveczky : pourquoi un portrait d’Armande Altaï ?

« J’appartiens à la génération Star Ac, celle qui a vu naître l’émission et le concept de téléréalité, lors de mes années collège. j’attendais impatiemment les primes du samedi soir et les quotidiennes, qui ont ainsi rythmé les saisons de mes 13 ans. C’est là que j’ai découvert Armande Altaï, comme des millions d’autres téléspectateurs : la professeure de chant de la Star Academy. On se souvient tous de son chignon, de ses vocalises, de ses exercices de chant et d’articulation propres à elle, devenus très vite sa signature, reprise, répétée, virale avant l’heure.

J’ai grandi et je suis venue à Paris. Quelques années plus tard, mon chemin a à nouveau croisé celui d’Armande. C’était à l’avant-première d’un portrait sur Violette Leduc, c’est là dans la salle après la projection que j’ai vu Armande. Elle était comme dans mon souvenir : elle portait une grande robe noire, un châle, de la dentelle, un chignon épais et le visage redessiné de fards à joues, de rouges à lèvres, de talc… Comme un tableau. On était dans son quartier, celui des Halles, son allure baroque et romantique, son maquillage travaillé et ses chaussures et ses bijoux en plastique m’ont intriguée.

© Claude Delorme
Armande Altaï 1971.

Plus tard, je la suivrai un nombre incalculable de fois, caméra au poing, dans les rues taguées des Halles, avec ses robes baroques et ses bijoux d’enfant, filmant Armande dans la ville comme pour attraper un morceau d’âme de la capitale. Je découvrirai aussi sa carrière musicale, underground, détonante. Mais au moment où j’observais Armande au fond de la salle, je ne connaissais pas tout çà d’elle, je la ressentais simplement : elle portait un message, à travers son maquillage, ses habits, il y avait une parole bien au-delà de l’apparence et je pensais pouvoir la trouver. je pressentais quelque chose d'elle qui faisait écho en moi. Je suis allée la voir, je me suis présentée à elle et je lui ai demandé si elle était d’accord pour que je fasse son portrait. Elle voulait connaître l’angle, "je ne sais pas encore", je lui ai répondu. Elle a sorti son agenda et elle m’a dit "venez lundi, j’ai un anniversaire, vous pourrez commencer à filmer". C’était mon premier film comme réalisatrice. j’ai acheté une caméra, un micro directionnel. J’ai choisi un modèle pour le visage d’Armande, un peu de grain, du numérique, un modèle léger, petit, qu’elle pourrait facilement oublier et qui me convenait. Une caméra intime, discrète pour être au plus proche d’elle et recueillir sa parole.

Je venais de perdre ma dernière grand-mère, j’avais besoin d’écouter comme elle avait besoin de raconter. »

 

Titres joués

- Kaçsam, Armande Altaï

- Çok Özledim Anam, Hamiyet Yüceses

- Le Chant de la Mer, Armande Altaï

- Message de l’Espace, Armande Altaï

- Pour Vous Seul, Armande Altaï