
De Mozart à Césaria Evora… C’est le RDV des 1001 musiques de RFI présenté par Laurence Aloir, avec des portraits, des entretiens, des sessions live au grand studio de RFI à Issy les Moulineaux et la tournée des festivals en son et en images qui bougent.
Musiques du Monde, ça s’écoute et ça se regarde !
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Réalisation : Laurent Salerno.
Le samedi vers toutes cibles à 21h10, le dimanche à 02h10 et 21h10 et le lundi à 02h10. (Heures de paris)
#SessionLive Moh Kouyaté & Flamenkora, griot guinéen et trio germano-sénégalais, en piste !
Moh Kouyaté se joue des genres avec trompette et violoncelle, Flamenkora dessine des esquisses de l'Espagne d'une manière africaine avec l'esprit du jazz.
Notre premier invité est Moh Kouyaté dans la #SessionLive.
En 2015, Moh! met le chaos sur les ondes radio avec son single T’en vas pas, ça va pas !, extrait de son album Loundo : il y révèle sa griffe et ses riffs électriques, électrisants, dans une fusion à chaud de blues, de rock, de funk, d’afrobeat et de musique traditionnelle mandingue. Carrément dingue. Kouyaté, le globe-trotter du groove, s’impose comme l’une des nouvelles voix de l’Afrique réellement enchantées. Depuis, l’artiste a colorié ses partitions au fil de ses pérégrinations aux États-Unis, puis de sa plongée dans la scène afro-jazz parisienne. Moh! la gâchette affole la boussole avec son jeu tout-terrain influencé par B.B. King, George Benson, Jimi Hendrix, Sékou Diabaté du mythique Bembeya Jazz National et autres sorciers de la six-cordes. Son gig-bag est recouvert de macarons, les douaniers ont des maux de crâne... Moh! démontre qu’il n’existe d’autres frontières que celles que l’on s’impose. La preuve avec son nouvel album, Mökhöya.
Si l’atypique artiste avait revisité le répertoire traditionnel guinéen sur son précédent album, Guinea Music All Stars, en modernisant quelques standards des grands orchestres de Conakry, il est allé à l’essentiel sur ce nouveau disque, composé en mode intimiste et en formule quartet, entouré d’un All Stars des cordes acoustiques (le korafola Sefoudi Kouyaté et le violoncelliste Olivier Koundouno) et du trompettiste Camille Passeri. « Cela faisait longtemps que je voulais réaliser un album acoustique, les confinements m’en ont donné l’occasion en me permettant de revenir à l’essence de la musique et d’être à contrepied des surproductions actuelles. » L’humanité pour seul horizon Mökhöya ? Humanisme en malinké. Un appel à plus de fraternité et de solidarité en ces temps troublés. Dans Kankélen, Moh! le magnanime invite ses contemporains à « s’entre-aimer » plutôt qu’à s’entre-déchirer. À ses yeux, la vie est « une traversée qui demande courage, force mentale et dignité », rappelle-t-il dans Douniatégo. « Il faut apprendre l’humanité », exhorte Djeli. Moh!, descendant d’une dynastie de griots, dans Siiya, un hommage aux gardiens de la tradition. À l’occasion, Moh! chronique la société africaine d’un regard acéré comme lorsqu’il dénonce le mariage forcé entre un grand-père et une fillette dans Tanoun, convoquant les choeurs tribaux et une trompette jazz digressive. Place à Kouyaté le caustique dans l’hypnotique complainte N’Khafo, moquant les dialogues de sourds : « Parler au têtu ? Tu perds ton temps, il n’entendra que par le voir », déplore-t-il. Pour l’illustrer, il dépoussière le blues à papa en mariant les ocres africains à la note bleue, les shuffles du Deep South américain aux transes du désert. Mieux, sur l’instrumental Tara, la kora croise le fer et le nylon avec la six-cordes et taquine la gamme pentatonique, rappelant si besoin était que l’Afrique est terre et mère de blues. Seul morceau chanté en français, Toi et Moi décrit la douleur de l’exil à travers un couple séparé par des « contrées immenses ». Ils vont « errer, rêver » pour abolir les distances. Double sens : « En filigrane, cette chanson traite de la situation intolérable des sans-papiers en France, que l’on jette sur les trottoirs. Comment expliquer toutes ces constructions alors que beaucoup dorment dehors ? »
Mökhöya est tout à la fois un retour aux sources ouest-africaines et un jeu de saute-frontière. « Le mélange est mon ADN. » Ce pont entre l’Afrique natale, l’Europe et les États-Unis, ses terres d’adoption, Moh! l’érige, ou plutôt l’arpège, en cordes sensibles et en souffles chauds de trompette. Ballades boisées sur caresses de cello et de cuivre (Faloufema) pour évoquer l’âme sœur, ou à l’unisson de la kora sur Miyabélé (reprise d’un titre du trop méconnu Bah Sadio, chanteur peuhl guinéen décédé en France dans les années 70), Moh! vogue, slow tempo, sur les rives du Niger, au gré des embouchures et sans destination précise. Un manifeste nomade pour en finir avec les no man’s land.
Titres interprétés au grand studio :
- Kan Kélen
- Tanoun (Feat. Gabi Hartmann)
- Toi et moi Live RFI avec RFI Vidéos
Line Up : Moh Kouyaté, guitare, chant, Ousmane Kora Kouyaté, kora
Son : Jérémie Besset, Mathias Taylor.
► Album Mokhôya (Roy Music 2023).
Puis nous recevons le trio Flamenkora dans la #SessionLive
Volker Goetze, Ali Boulo Santo Cissoko et Roberto Monteiro sont Flamenkora !
Grâce à l'entrelacement sensible et expert de la trompette improvisée et de la guitare flamenco, avec la kora traditionnelle mandingue et les voix du Sénégal, FlamenKora crée une musique multiculturelle intemporelle et enchanteresse, un baume bienvenu en ces temps troublés.
Les lignes évocatrices de la trompette de Volker Goetze dansent gracieusement avec la voix et la kora de son nouveau partenaire de duo, l'estimé maître de la musique traditionnelle mandingue, Ali Boulo Santo Cissoko. Le maître de la guitare flamenco Alejandro Moreno ajoute une touche espagnole authentique avec des rythmes entraînants et des couleurs subtiles et imaginatives. En tant que fondateur et producteur du groupe, Goetze apporte à FlamenKora une sagesse particulière, qu'il a acquise non seulement au cours de décennies de dévouement à la musique mandé d'Afrique de l'Ouest, mais aussi grâce à une profonde maîtrise de la composition et de l'arrangement de jazz, et à une plongée récente dans les traditions mélodiques et rythmiques du flamenco et du maqam.
Titres interprétés au Grand studio :
Sadier Live RFI voir le clip
Extrait album :
Toumaranké Ya Live RFI voir le clip.
Line Up : Ali Boulo Santo CIssoko – Kora, Voix, Compositeur, Roberto Monteiro – Flamenco Guitare, Volker Goetze – Trompette, Compositeur, Producteur.
Son : Jérémie Besset, Benoît Letirant.
► Album Flamenkora (Motéma Music 2023).