Tinariwen
Dans Imidiwan, Tinariwen renoue avec sa terre d’inspiration : le désert. Très dense, brut et rock’n’roll, le son Tinariwen reste aussi profondément nostalgique.
Dans Imidiwan, Tinariwen renoue avec sa terre d’inspiration : le désert. Très dense, brut et rock’n’roll, le son Tinariwen reste aussi profondément nostalgique.
Pour Imidiwan, ("les compagnons"), enregistré à Tessalit, dans le grand Nord du Mali, Tinariwen retrouve ce qui faisait la force de son premier album, The Radio Tisdas Sessions (2002) : l’énergie brute. Le dernier morceau du disque, sans titre, résume parfaitement ce retour aux sources : Ibrahim branche l’ampli et laisse le vent jouer avec les cordes de sa guitare, dans un freestyle mystique.
Enregistré entre Tessalit et la brousse alentour, Imidiwan regroupe des nouveaux titres et d’anciennes compositions, réarrangées pour l’occasion. Mais Tinariwen n’a assurément plus la même oreille qu’au début des années 2000 et chaque titre d’Imidiwan a la densité d’un rocher de l’Adrar des Ifhogas.
Leur rock’n’roll tamasheq a gagné en sophistication et en finesse, tout en restant fidèle au groove paisible de Tessalit : basse en avant, chœurs féminins puissants, rythmique implacable, battements de mains incessants, saturations maîtrisées… Côté texte, les morceaux, composés à moitié par Ibrahim Ag Alhabib chantent la paix, la résistance, questionnent l’avenir des Touaregs, la nécessaire scolarisation des enfants, encouragent les villageois à cultiver et font au-delà, une série d’allusions à l’actualité.
La situation du peuple tamasheq s’est améliorée depuis la création officielle du groupe au début des années 1980, mais Tinariwen reste marqué à jamais par l’exil et la violence des années de feu. Malgré le temps qui passe et les accords de paix, le son Tinariwen est toujours reconnaissable à ce blues profond, qu’Ibrahim appelle en tamasheq "assuf", la nostalgie d’une époque révolue.
Tinariwen Imidiwan (AZ/Universal) 2009