Afro-club, le hit des platines avec Faouzia, X-Maleya et Nikanor

Le Rwandais Alpha Rwirangira décrit les relations Long Distance
Né en 1986 à Mwanza, en Tanzanie, Alpha Rwirangira est le fruit métissé d'un père rwandais et d'une mère tanzanienne. Il passe son enfance entre le Kenya, la Tanzanie et le Rwanda. Il est diplômé en mathématiques et en physique en 2008. L’année d’après, il décroche le trophée de l’émission télévisée Tusker Project Fame à Nairobi. Il s’agit d’un télé crochet populaire au Kenya, en Ouganda, en Tanzanie et au Rwanda. Avec sa voix remarquable, Alpha Rwirangira remporte donc la saison 3, lui donnant un statut de future star en Afrique de l’Est. En 2010, il publie son premier album de 10 titres One Africa.  Un opus qui se veut être un appel à l'unité et à la réconciliation entre les nations africaines, alors même que la Coupe du monde de Football se joue cette année-là en Afrique du Sud. Malgré son statut de star, il décide de poursuivre ses études en administration des affaires avec une spécialisation en marketing et s’octroie donc une pause avec néanmoins quelques incursions dans la musique, comme avec le titre à succès Yes sorti en février 2018 ou encore Merci sorti en 2017. 

La Marocaine Faouzia débarque avec You Don't Even Know Me
Née au Maroc et élevée dans les prairies canadiennes, Faouzia arrive dans la cour des grands avec des rythmes pop entraînants et une voix puissante. C’est en jouant dans plusieurs festivals locaux que Faouzia prend goût à la musique et dès 2016, elle décide de se lancer vraiment en tant qu’artiste. Oscillant entre des textes en français et en anglais, Faouzia suit son instinct lorsqu’elle compose. Son premier single, Knock On My Door, a été diffusé régulièrement à la radio canadienne. En 2017, elle passe aux choses sérieuses avec My Heart’s Grave qui est un succès au Canada et dans son Maroc natal. David Guetta la remarque et l’invite à chanter sur le titre Battle qu’il a composé pour la voix puissante de la jeune femme. La même année, Faouzia devient la première Canadienne de l'histoire à remporter le concours International Songwriting Competition. Influencée par la musique arabe traditionnelle qu’elle a longtemps écoutée dans la camionnette de ses parents, la voix de Faouzia est un mélange subtil entre toutes ses origines arabophones, francophones et anglophones.

Tayc aborde le sujet des violences conjugales dans Aloviou
Julien Bouadjie, alias Tayc, est un habitué de l’Afro-Club.  Ce chanteur de r'n'b et pop urbaine d’origine camerounaise, né à Marseille, sait parler à son public en abordant des sujets de société et parfois en fouillant dans son histoire intime. Tayc (prononcer TaïKee) chante depuis son arrivée à Paris en 2012. Passé par le théâtre et la danse, il finit par développer un style autour de sa voix et de son écriture. Il sort une mixtape Alchemy en 2017, puis H.E.L.I.O.S en 2018 avant de livrer son premier album Nyxia au grand public en 2019 avec des succès tels que Ma Lov’, C’est lui, Promis juré ou encore Ewondo ou Bami en featuring avec Manu Dibango. Le 19 octobre, il est en concert au Trianon de Paris et pour l’annoncer il a décidé de faire un clip d’invitation d’une minute dans lequel il s’adresse à son public comme à une femme. Sobrement intitulé Le Trianon, Tayc démontre son génie et promet une belle soirée à une certaine Emmy. Pour le clip Aloviou, Tayc dévoile l’histoire d’un couple dont le conjoint est violent. Il raconte cela du point de vue de l’homme torturé et rattrapé par ses propres actes. Tayc pointe du doigt le phénomène des violences conjugales. Il semblerait que ce clip s’inscrive dans une mouvance collective de plusieurs artistes comme Joe Dwet Filé qui a sorti le 20 septembre dernier Tu aurais dû en parler. Et ceci toujours en rappelant au travers de hashtags ou dans les teasers, le numéro d’urgence en France, 3919.

Le duo de DJ ougandais Slick Stuart et Roja font danser avec Sunday
Stuart Kavuma et Rogers Kitaka, plus connus sous leurs noms de scène DJ Slick Stuart et DJ Roja, sont des compositeurs reconnus en Ouganda. Vivant tous les deux à Kampala, ils ont évolué dans différents styles hip hop, house et reggae avant de se poser dans l’afrobeat et ses dérivés. Ils ont su créer leur identité musicale au fur et à mesure de leurs expériences derrière les platines dans divers clubs de la capitale ougandaise. Ensemble, ils ont été nominés aux HiPipo Music Awards et ont décroché une récompense dans la catégorie Meilleur DJ en 2017. À la base, DJ Roja, diplômé en mécanique, était voué à suivre une carrière de chef d’entreprise dans la climatisation et le froid. Aujourd’hui, il partage la scène avec de nombreux artistes très en vue sur la scène ougandaise tels que Jose Chameleone, Bobi Wine, Peter Miles, Keko, ou encore Bebe Cool. Devenus incontournables, les deux DJs ont aussi accompagné des artistes internationaux tels que Wayne Wonder, Demarco, Konshens ou Alaine et Elephant Man. Sur le titre Sunday, c’est le chanteur ougandais âgé de 23 ans, Allan Toniks, qui pose sa voix sur la production afro-kizomba. Il est très populaire au Nigéria, en Namibie, en Zambie, au Kenya, au Rwanda, en Tanzanie et au Burundi. Il a collaboré avec des artistes tels que P-Square, le général Ozzy (Zambie), Gal Level (Namibie), Bennie Man, Sean Kingston, Stella Mwangi ainsi que M. Flavour du Nigéria.

Le groupe camerounais X-Maleya évoque un sujet sensible dans Ta fille n'est pas ta femme
X-Maleya n’est plus à présenter tant ses membres, Roger, Auguste et Haïs ont marqué de leur empreinte la musique panafricaine avec leur univers varié. Le bassa, le français et l'anglais sont les langues que l’on peut retrouver dans leurs albums. Rencontré il y a quelques années sur les bancs du lycée, le trio s’est toujours réparti les tâches de la manière suivante : Roger écrit en langue bassa et Auguste en français pendant que Haïssama ou Haïs est le compositeur de la plupart des mélodies. Ensemble, ils se relaient derrière le micro pour interpréter des titres tels que Tchokolo, Ma Prière, Tomber ou encore Djocka. Côté collaborations, on retrouve des grands noms de la musique camerounaise en tête desquels Manu Dibango, Lady Ponce, Blanche Bailly, Mink’s et même le congolais Innoss’B. Ils ont joué à guichet fermé sur de prestigieuses scènes parisiennes dont l’Olympia. C’est donc toujours un évènement lorsque le trio propose un nouveau titre. C’est le cas pour Ta fille n’est pas ta femme morceau dans lequel ils abordent le sujet tabou et sensible des relations incestueuses et viols au sein des familles, un véritable fléau dans certaines régions d’Afrique. "Plusieurs événements se passent à côté de nous. Mais nous n'y prêtons très souvent pas attention. Il est temps, rejoignons tous le mouvement" peut-on lire dans la présentation de ce titre. C’est officiel, le mouvement #tafillenestpastafemme est lancé.

Les Ghanéens Sarkodie et Efya en couple pour Saara
Michael Owusu Addo, alias Sarkodie, est plus que jamais présent en 2019. Après avoir invité le Nigérian et ex-membre du groupe P-Square, Paul Okoye alias Rudeboy sur un titre afrobeat urbain Lucky, le boss de Sarkcess Music signe une collaboration inédite avec sa compatriote Efya qui s’est faite connaître grâce à Mr Eazi pour le titre Skin Tight en 2016. Une confirmation, s'il en fallait une, que le Ghana et le Nigéria dominent l’industrie musicale urbaine en Afrique. Cette sortie contribue à "teaser" l’arrivée prochaine de l’album Black Love de Sarkodie dont la sortie est prévue pour cette fin d’année 2019. Jane Fara Fauzzier Afia Awindor, alias Efya, est née le 10 avril 1987 à Accra. Elle a été récompensée dans la catégorie Meilleur chanteuse des Europe Ghana Music Awards en 2013, 2 ans après le début de sa carrière professionnelle. Depuis, elle a accompagnée de nombreux artistes et assuré plusieurs scènes, son premier album Love Genesis est sorti en 2014 avec des titres à succès tels que Forgetting Me ou encore One Of Your Own partagé avec Bisa Kdei. L’an dernier, elle est revenue avec le single Mamee aux côtés de Mr Eazi. Elle a commencé sa carrière de chanteuse comme la plupart des artistes du continent dans la chorale de l'église, bien que le rêve d’Efya était d’être réalisatrice de films. Elle a d’ailleurs donné des idées à la réalisatrice Gene Adu pour le clip de Saara.

Le Béninois Nikanor chante l’amour Dans tes yeux
Jean-Hervé Ahehehinnou est arrivé à la musique un peu par hasard car ce n’était pas son but ultime. Petit à petit, il a finalement imposé son nom de scène, Nikanor, comme une référence du r'n'b dans son pays. Il a grandi à Abomey dans une famille de six enfants dont il est l’aîné. C’est dans ses années collège qu’il s'est laissé peu à peu embarquer dans la musique en formant un groupe de rap avec ses copains. De textes de rap en freestyle, la passion pour la chanson a grandi en lui, et il s’est plutôt dirigé vers un public féminin. Ce choix d’écriture a attiré l’attention des fans de musiques urbaines. La jeunesse béninoise se retrouve en lui sur des titres tels que Vis ta vie, Jeune Fort, Manvo Manvo ou encore L’Afrique en a, featuring le Congolais Innoss’B. Pour le clip de la chanson Dans tes yeux, Nikanor a fait appel à un modèle albinos, encore un message fort à l’encontre des standards de beauté dictés par les médias alors que dans plusieurs pays du continent, les albinos sont persécutés, mutilés ou assassinés en raison de croyances ésotériques. Le résultat est un titre réussi que l’on entendra certainement beaucoup dans les radios et les clubs de Cotonou.

Retrouvez les titres les plus diffusés dans les clubs et discothèques du continent dans la playlist de DJ Face Maker sur Deezer et YouTube avec RFI Musique.