Afro-club, le hit des platines avec Dadju, Singuila et Patoranking

Patoranking. © Amari MusiQ

Cette semaine dans l’Afro-Club, le hit des platines est rythmé par les artistes Dadju, Singuila & Hiro, Kery James & Lacrim, Patoranking & Busiswa, Queen Biz, The Black Eyed Peas & J Balvin, One Lyrical & Abiba et enfin Makita & Kaysha.

Dadju commet l’irréparable après une rupture dans Ma vie
Dadju marche sur les traces du succès à l'instar de son frère Gims. Son premier album Gentleman 2.0 a été l'un des plus gros succès de 2018. Défendu par les tubes Jaloux, Bob Marley ou Reine, le disque compte aujourd'hui plus de 650.000 ventes cumulées et a permis à l'artiste de remplir l'AccorHotels Arena à Paris avant de se produire en première partie de son frère au Stade de France. Mais Dadju ne s'arrête pas là puisqu'il prépare savamment la sortie de son nouvel album Poison, le 15 novembre. Un album qui devrait donc évoquer des amours finies et perdues, au vu d'une pochette où des assiettes brisées et une peluche démembrée jonchent sur le sol. Un aspect que l'on retrouve dans Ma vie, la nouvelle chanson de Dadju pour laquelle il se transforme en bluesman esseulé, sur une mélodie qui rappelle les classiques soul des années 50 et 60. Comme dans la plupart des titres du genre, le chanteur se lamente sur une relation qui lui a littéralement brisé le cœur. Au volant de sa voiture, il laisse parler sa colère et finit par être poursuivi par la police. C'est alors qu'on comprend qu'il a tué son ex et son nouvel amant, dont les corps gisent dans des sacs en plastique.

Singuila et Hiro sont d’accord : L'amour ne suffit pas
Singuila en termine avec sa trilogie L’amour ne suffit pas. Et cette fois-ci le chanteur de ces dames invite Hiro sur le titre éponyme qui vient clore ce chapitre après les succès de Ma Go et La Femme de quelqu’un en collaboration avec Koffi Olomide. Grâce à ce dernier titre, on connaît le fin mot de l’histoire qui nous emmène dans l’univers compliqué de Singuila. Le membre du Grand Jury du Prix Découvertes RFI 2019 avait donné rendez-vous à Hiro aux États-Unis l’an dernier, à l’époque on avait déjà pensé à une collaboration, mais très peu d’infos avaient filtré. Aujourd’hui, on sait enfin pourquoi. De Brazzaville à Kinshasa, en passant par Paris et Los Angeles, le périple de Singuila s’achève sur une note mitigée. Le scénario est simple, Singuila raconte à Hiro ses déboires avec la "go" qu’il a rencontrée à Kinshasa, dont il est tombé amoureux au final, mais qui est partie vivre avec un baron des affaires, plus âgé et plus riche. Hiro tente alors de raisonner Singuila en lui répliquant qu’il a passé son tour et qu’il doit la laisser tranquille. L’a-t-il seulement compris ?

Kery James et Lacrim dévoilent Tuer un homme pour le film Banlieusards
Alors que son film Banlieusards vient d'être mis en ligne sur la plateforme Netflix, Kery James dévoile un featuring avec Lacrim pour une illustration sonore de la bande originale. Si le long-métrage représente 30 ans de travail comme il le dit, il a décidé de le résumer dans le clip de Tuer un homme. Le sujet est clair, et les deux artistes le traitent avec justesse et puissance. "Tuer un homme est un des actes les plus graves que puisse commettre un être humain petit frère. Un aller sans retour possible. Ne prends pas ça à la légère..." répètent les deux rappeurs dans le morceau. Cagoulés, face à face, ils soulèvent les destins tragiques et fatidiques auxquels certains sont exposés dans les cités et les quartiers populaires. Le clip, dont on doit la réalisation à Leïla Sy, est entrecoupé d’extraits du film Banlieusards. Une façon originale de nous donner envie de le voir.  À la fin du clip, le rappeur marseillais Soprano qui vient de jouer à guichets fermés au stade Vélodrome à Marseille fait une apparition pour témoigner de l'importance qu'a eue Kery James dans sa carrière…

Patoranking lance les hostilités avec Busiswa dans Open Fire
Le chanteur nigérian Patrick Nnaemeka Okorie, plus connu sous le nom de Patoranking, est né le 27 mai 1990 à Ijegun-Egba, à l’intérieur du Nigéria. Il a commencé sa carrière en collaborant anonymement avec des artistes tels que XProject, Konga, Slam et Reggie Rockstone avant de signer un contrat de parolier, puis d’auteur et interprète, avec Igberaga Records de K-Solo en 2010. C’est sur ce label qu’il a publié son tout premier hit dancehall Up in D Club. Dès lors, Patoranking est devenu une référence du genre et il a collaboré avec Timaya sur sa chanson reggae Alubarika. En  2014, Patoranking trace sa route et signe avec Foston Musik avec qui il sort le titre Girlie O en collaboration avec Tiwa Savage. Ce single le met définitivement sur les feux de la rampe. L’année suivante, c’est la collaboration ultime avec Wande Coal sur le cultisme My Woman, My Everything. Depuis, l’artiste est quasiment de toutes les collaborations prestigieuses comme avec Toofan sur Ma Girl ou encore Melanin de Sauti Sol, mais il brille aussi en solo comme sur le titre Suh Different. Aujourd’hui, c’est avec la Sud-Africaine Busiswa qu’il est de retour avec le titre afrohouse Open Fire pour lequel Patoranking a quelque peu réadapté son style. Busiswa Gqulu, connue sous le nom de Busiswa ou Busi, est donc une chanteuse de Mthatha, une commune située à l'est du Cap. Elle s'est fait connaître du grand public grâce à sa collaboration avec DJ Zinhle, My Name Is. À noter que Open Fire fait partie de la tracklist de l’album Wilmer, du nom de la fille de Patoranking, et sorti le 24 mai dernier.

La Sénégalaise Queen Biz de retour avec Damay Dem
Coumba Diallo, alias Queen Biz, s’est inspirée de Lauryn Hill des Fugees pour se lancer dans la musique. D’abord, elle forme un groupe avec deux amis du lycée et se lance dans des tournées scolaires éphémères. En solo, elle ira plus vite. Des collaborations fusent notamment avec Wally Seck et le groupe Takeifa. Elle sera invitée à jouer au siège des Nations Unies à New York dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale en 2013. La même année, Youssou N'Dour l’invite au Grand Bal de Bercy à Paris. Elle chante aussi bien en wolof, en français, en anglais qu’en mandingue, sa langue maternelle. Son style musical ne souffre d’aucune limite. Après le très dansant Takma elle dévoile Damay Dem. Toujours chanté en wolof, ce nouveau titre évoque les difficultés de la vie qui est un éternel combat "je me battrai jusqu’à mon dernier souffle", chante Queen Biz pour répondre à ses détracteurs.

The Black Eyed Peas et J Balvin ont le RITMO pour le film Bad Boys 3
Les Black Eyed Peas participent à la bande originale du film Bad Boys for Life en compagnie de J Balvin sur un titre samplé sur le tube house de Corona Rythm Of the Night. Réunis pour la première fois, le trio américain et le hitmaker colombien unissent donc leurs forces sur RITMO, un titre aux accents latino. Dans le clip, images de fêtes et décors fluorescents se mêlent à des extraits explosifs du film Bad Boy 3 avec Will Smith et Martin Lawrence. De quoi bien faire ressortir l'esprit festif du titre. Will.i.am a expliqué son choix dans le communiqué officiel du film : "J'ai voulu réinventer The Rhythm of the Night de Corona pour lui donner une vibe minimale et futuriste avec une fusion afro et reggaeton". De son côté, J Balvin avoue avoir "toujours été un fan, car ils sont légendaires et c'est un honneur de les rejoindre et de faire partie du son de Bad Boys for Life".

L’afropop de One Lyrical et Abiba ne déçoit pas avec Expresso
El Hadji Dame Dieng, plus connu sous le nom de One Lyrical est né à Guinaw Rails Nord dans la commune de Pikine en banlieue de Dakar le 25 octobre 1998. Il a fait ses études primaires et secondaires à l’école Sanka de Thiaroye. Il a commencé à rapper en 2013 avec le groupe Black Under. Mais en 2014, il se lance en solo. Depuis il a signé avec le label Rep’Tyle Music toujours basé à Thiaroye. C'est le début du voyage de One Lyrical qui tire son nom du fait que très jeune, il était bon footballeur, on l’appelait "One" pour dire que c'était le meilleur de tous. Il est programmé sur plusieurs scènes et festivals dont le concours Flow Up 2014 durant lequel il est finaliste. En 2016, il sort une mixtape, son premier projet en tant qu’artiste solo. En tant que rappeur, il insiste sur les paroles, car il se définit comme "lyriciste" avant tout. 2019 est son année, car son premier album Potentiel est sorti le 27 septembre dernier et en novembre prochain, le rappeur a annoncé un grand concert au stade Alassane Djigo pour célébrer cette réalisation signée Keyzit.

Makita et Kaysha militent pour la paix et l’amour dans Eza Pasi Te
Makita est un duo composé de Philippe Ibinga, dit Phyluminati, et de Mavova. Ces deux amis d’enfance passionnés de musique ont une approche éclectique de leur art. Profondément enracinés dans leurs origines africaines, ils tirent leur nom Makita du leader punu de la révolution anti-coloniale au Gabon au début des années 1900 : Mavurulu Nyonda Makita. À la base, amateurs de rocks, ces deux compositeurs devenus DJ ont jeté leur dévolu sur le style afrohouse, afropop et electro, avec une teinte de reggaeton et de bossanova. C’est d’ailleurs dans ce style qu’on leur doit la reprise du titre Havana de la chanteuse Camilla Cabello aux côtés de Kaysha. Le chanteur congolais les a repérés suite à leurs différents remixes publiés sur la toile et il a toute de suite eu envie de leur donner un coup de pouce en collaborant sur plusieurs remixes de sa composition. Le duo est ainsi entré à plusieurs reprises dans les Top 50 du Portugal, de l’Angola, du Brésil et de l’Amérique Latine. Aujourd’hui, ils proposent le titre Eza Pasi Te toujours en collaboration avec Kaysha, mais cette fois-ci d’une composition originale. Une chanson qui sera dans le prochain album du groupe qui sera tourné exclusivement vers l’afrohouse.

Retrouvez les titres les plus diffusés dans les clubs et discothèques du continent dans la playlist de DJ Face Maker sur Deezer et YouTube avec RFI Musique.