VIVE L'EURO !

Dana et Guildo vont en bateau

Pour une fois, il s'est passé quelque chose au concours de l'Eurovision. Passons rapidement sur l'avant-dernière place de la France, on fera mieux la prochaîne fois (comme on dit tous les ans).

Non, l'important c'est d'abord la participation, au titre de l'Allemagne, d'un phénomène nouveau outre-Rhin : l'auto-dérision, en la personne de Guildo. Laid, crado, aux antipodes des boys bands, Guildo Horn dit de lui-même qu'il est un " pourceau ", mieux, qu'il est " le chaos "… Quant à sa musique, c'est le schlager poussé à l'extrême, ce genre de chose sur laquelle on aime danser le dimanche, en Bavière, autour d'une bonne (barrique de) bière. Evidemment, " Peep Peep, Peep, Guildo Hat Euch Lieb ", sa chanson, n'a pas gagné -elle arrive qua&nd-même en 7ème position sur 26, ce qui n'est pas si mal- mais là n'était sans doute pas le but de la manœuvre. Voilà en tout cas une manière nouvelle et sympathique de prendre le concours de l'Eurovision qui, espérons-le, fera école.

Deuxième fait marquant, cette année : la victoire d'Israël grâce à Dana International, une chanteuse pas tout à fait comme les autres puisque, il y a quelques années encore, elle courait dans la catègorie " chanteur ". Transsexuelle, Dana est déjà une star dans son pays, mais aussi en Egypte.

Et au Caire comme à Jérusalem, Dana a déchaîné contre elle les foudres des religieux extrémistes qui voient en elle une vraie créature du diable. Les Haredim d'Israël, pour leur part, n'ont pas supporté que Dana ait pu être choisie pour représenter officiellement le pays, tant il est vrai que " changer de sexe est pire que la sodomie "…

Ou cela va se corser, c'est l'année prochaîne quand, selon la tradition, Jerusalem va accueillir l'édition 99 du concours de l'Eurovision. Laissera-t-on Dana monter sur scène ?

En tout cas, si l'on pouvait prendre le concours de l'Eurovision comme un aimable divertissement, il va falloir désormais le considérer comme un événement politique majeur. On savait bien que cette manifestation pouvait avoir de l'interêt, à condition d'oublier la musique