Tue-Loup
Dans la Sarthe, dans une ferme perdue, cinq jeunes musiciens enregistrent un album tonique où les sentiments s'effilochent autour d'une bougie allumée.
Venez voir le décor et écoutez Tue-Loup
Dans la Sarthe, dans une ferme perdue, cinq jeunes musiciens enregistrent un album tonique où les sentiments s'effilochent autour d'une bougie allumée.
Il y a un an de cela, en janvier 1997, dans une ferme perdue dans la Sarthe (à quelques encablures du Mans), cinq jeunes types courbés sur leurs instruments et leurs pensées font naître une plainte électrique qui déchire le silence de la campagne. Un an après, le tout bien enregistré en live à Tue-Loup (par les soins de Robin Dallier qui est considéré comme un membre du groupe à part entière) est masterisé et prend forme finale à Londres. Comme un poisson d'avril, l'album "La bancale" sort enfin en France le 31 mars 1998.
Tue-Loup est un lieu-dit comme le nom du groupe. C'est dans ce village, que fut immolé le dernier loup de la région, écorché vif. C'est un groupe aux musiques et paroles écorchées qui préfèrent rejoindre "le clan des chiens battus, qui se disent qu'il est plus sûr, d'avancer en rasant les murs" (extrait du morceau "En rasant les murs").
Tue-Loup : une basse rampante, une guitare qui tranche des accords secs, une autre qui crache des étincelles, une voix au timbre fier ("Et le pardon n'a rien guéri, c'est mon âme qui m'a trahie, non le pardon n'a rien guéri, je n'sais plus qui je suis" extrait de "Morphlée") et des mots cassés, cassants ("Putain d'été"), lâchés comme on compte à rebours ("Oui c'est promis j'essaierai de faire des efforts, et d'ailleurs ne sens-tu pas que je mords déjà... un peu moins fort" extrait du morceau "Le noeud"), parce qu'après, fatalement il est trop tard et qu'avant de "crever les poings liés, viens poupée quittons la France".
Sur le fil du rasoir, aux marges, à ce moment flou où on n'est plus sûr de rien, où on risque tout, Tue-Loup trace des sillons de possibilités sans rien abdiquer de ses rêves, de ses larmes de sang, durs comme la terre de là-bas, comme la vie ici-bas.
"Mais chacun sait qu'une bougie, ça finit toujours en fumée, pour que celle-ci demeure mon amie, je crois qu'il vaut mieux la souffler". (Extrait de "La bougie")
ERD
Tue-Loup La bancale (Pias) 1998