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Edito
Les Rencontre Musicales de Yaoundé
Edito
Ouverture des premières Rencontres musicales de Yaoundé (REMY). Une équipe de jeunes journalistes camerounais traquera chaque jour l'information, sur les scènes, dans les coulisses et autour du festival. Jusqu'au dimanche 10 mai : les REMY comme si vous y étiez.
François Bensignor
REMY 98 : c'est parti !
Ils sont venus des contrées lointaines. Chansonniers réputés pour les uns, monuments vivants de la musique africaine pour les autres, vedettes d'ici et d'ailleurs… Il chanteront à l'unissons ce soir à la gloire des premières Rencontres musicales de Yaoundé.
Henri Dikongué, Ismaël Lô (notre photo), Anne-Marie Nzié, et bien d'autres artistes connus de la scène musicale mondiale se préparent à monter sur les planches du cinéma théâtre Abbia, pour donner le " la " d'un festival d'envergure international qui prend enfin corps, après une longue nuit de maturation.
Rassemblement professionnel du monde musical, mouvement artistique et populaire, lieu de rencontres et d'échanges, les REMY sont nés de la volonté de promouvoir la vitalité et la diversité de la création musicale en Afrique. Formule synthétique née de la fusion de deux événements musicaux majeurs, Jazz sous les manguiers et Afrique en musiques, qui jadis donnèrent le ton à l'harmonie musicale de la capitale camerounaise. Bienvenue aux REMY.
Roger A. Taakam
Festival médiatique d'abord
Le formidable déploiement observé dans la presse autour des REMY 98 n'est rien d'autre que la conséquence d'un plan média minutieusement engendré et remarquablement conduit par des jeunes professionnels dont les rapport étroits avec l'univers camerounais de la presse n'auront pas été le moindre des atouts. Tous les supports de communication, journaux, radio, télévision, des plus connus aux plus insolites, comme les véhicules de particuliers et les troncs d'arbres, ont été mis à contribution pour un résultat à la limite de l'overdose.
Yves Marc Medzo
Tendances musicales au Cameroun : le bikutsi
Le " bikutsi " est indéniablement le rythme qui marche le plus en ce moment au Cameroun. Il est suivi du " zengué ", rythme qui se distingue nettement du premier par la qualité de sa chorégraphie née d'une fusion entre le " makossa " et une variante du " soukouss " congolais. Puis le " dombolo ", autre variante du soukouss venu tout droit des milieux jeunes du Congo Démocratique et qui a déjà bousculé le makossa, un des plus vieux rythmes du pays, relégué au quatrième rang.
Le " bend-skin ", rythme jeune, hérité du folklore de l'Ouest-Cameroun a ses origines dans le département du Ndé.
Selon des informations recueillies auprès des deux principales maisons de distribution, Pop Music et Flash Music Yaoundé, les cassettes de bikutsi sont vendues par centaines tous les jours.
Jean Baptiste Biayé.
Un événement peut en cacher un autre
En marge des Rencontres musicales de Yaoundé, un autre événement culturel de grande envergure occupe la scène artistique. L'élection le 10 mai du Conseil d'administration de la Société civile nationale du droit d'auteur (Socinada), prévue au Palais des congrès de Yaoundé.
La Socinada est créée en novembre 1990, des cendres d'une Société camerounaise des droits d'auteurs (Socadra) laxiste, otage de quelques prédateurs qui ne rétrocèdent pas leurs droits aux artistes. C'est à la faveur de la loi sur les libertés des associations de décembre 1990. Huit années après, la Socinada a non seulement connu plusieurs péripéties, mais elle est l'objet de plusieurs convoitises.
Elle a vu défiler trois hommes au poste de président du Conseil d'administration. Le professeur Stanislas Meloné en est la véritable pierre angulaire à qui succède Robert Sanding Beng en 1994. Le mandat de celui-ci ne dure que sept mois, un climat d'animosité s'installe dans la société, la guerre de leadership éclate entre le PCA et son Directeur Général qu'il démissionne de la gestion des affaires de la Socinada.
L'imbroglio assez perceptible provoque une crise et un passage à vide de la sociéte pendant sept mois. A la suite d'une assemblée extraordinaire tenue le 31 mars 1995, Robert Sanding Beng est bousculé et remplacé par Esso Essomba. Son équipe et lui sont au terme d'un mandat de trois ans, depuis le 31 mars dernier.
A la lecture des candidats engagés dans la course, Esso Essomba résistera-t-il le 10 mai prochain au tremblement de terre d'un assemblée général qui prend du plaisir à démettre ses PCA à tous les coups ? L'émotion demeure intense.
Souley Onohiolo
Quartiers de Yaoundé : Mvog Ada
Yaoundé, la capitale du Cameroun est connue pour ses fonctions politique et intellectuelle. Mais la ville aux sept collines est aussi l'une des villes les plus chaudes d'Afrique Centrale.
Bons viveurs, les Yaoundéens se retrouvent après 18 h dans les bars où l'on mange du porc et du poisson braisé et où la bière coule à flot. Au quartier Mvog Ada, haut lieu de l'ambiance à Yaoundé, toutes les rues sont bordées de bars et de cabarets où se produisent des musiciens chaque soir. L'assiko, musique des régions du Centre et du Littoral du pays y est particulièrement appréciée.
Musique au rythme endiablé, fait d'un jeu de bouteilles et de guitares, se danse de manière très spectaculaire avec les reins et le bassin, l'Assiko a pour temple le cabaret Paloma de Mvog Ada. Valorisée et internationalisée par Jean Bikoko Aladin, véritable virtuose de la guitare, l'assiko a connu ses heures de gloire au milieu des années 80 avec Samson Chaud Gars et Nkon Mbogol.
Aujourd'hui, ce rythme est toujours apprécié des mélomanes camerounais, mais les musiciens de talent se font rares. Défense, une jeune artiste qui joue tous les week-ends à Paloma est le grand espoir de l'assiko.
Thierry Batoum
Ils en parlent
'Les REMY ? Vous voulez parler des concerts de Dikongué et les autres…' Anne, 21 ans, étudiante, n'en sait pas plus sur les Rencontres musicales de Yaoundé. Pascal, son camarade de faculté, lance : 'J'aimerais bien assister à tous les concerts '.Combien y en a-t-il ? ' Six, je crois', déclare un journaliste de la radio nationale, visiblement bien informé.
Contrairement à Marceline, commerçante au marché du Mfoundi pour qui, les seules rencontres qui vaillent sont " celles que j'ai avec ma clientèle ". Au marché central de Yaoundé, distant d'à peine 1 km de celui du Mfoundi, d'autres commerçantes disent ne pas être au courant de la tenue à Yaoundé des Rencontres musicales. A la différence de nombreux chauffeurs de taxi : " La radio en parle à longueur de journée " !
André-Michel Essoungou