Sally Nyolo

Le printemps est la meilleure saison pour voir éclore les bourgeons, comme il est toujours la confirmation des fleurs qu'on aimerait ne jamais voir faner ou attaquer par les saisons. Sally Nyolo nous confirme cette année encore tout son talent et sa joie grâce à l'album "Multiculti".

Plus qu'une découverte R.F.I.

Le printemps est la meilleure saison pour voir éclore les bourgeons, comme il est toujours la confirmation des fleurs qu'on aimerait ne jamais voir faner ou attaquer par les saisons. Sally Nyolo nous confirme cette année encore tout son talent et sa joie grâce à l'album "Multiculti".

Le deuxième album d'un artiste est généralement attendu au tournant. Attente de la confirmation. Sally Nyolo ne nous déçoit pas avec "Multiculti". Les chants sont toujours trépidants à en perdre haleine..., et le tempo sont le reflet d'une pétulante et cristalline Afrique dont la moite forêt équatoriale et la rugueuse savane renvoient l'écho jusqu'aux mégalopoles du vieux continent. "Multiculti" est un disque racé, aérodynamique et si proche de la terre, délibérément acoustique, sans composants électroniques mais pourvu d'une incroyable architecture de chants.

Car Sally Nyolo, c'est une voix batifolante qui se double, se triple et, avec la complicité de quelques chanteuses-tchatcheuses, rebondit jusqu'à donner le vertige. Ce déferlement du vocal est mûrement prémédité ! Comme réjouissant à nos oreilles.
Sally Nyolo n'est pas tombée de la dernière pluie. Elle s'est incrustée dans le luxuriant paysage musical parisien du milieu des années 80, en catamini donc en choeur, avec au fil des ans Touré Kunda, Sixun, Tony Childs, Princess Erika et bien d'autres. Une bien belle école. Jusqu'à cette rencontre avec Zap Mama, ce gang de filles afro-européennes, adeptes du funanbulisme vocal. Le temps d'un disque, le second, d'une brassée de concerts (un mois d'ouverture des concerts de Jacques Higelin au grand Rex) et d'une flambée de tournées planétaires, dont un quadrillage en règle des Etats-Unis, Sally Nyolo s'est fait Mama avant de s'affirmer comme Sally.

Un premier album, "Tribu", en 96 (dans sa langue natale, l'Eton) et dans la foulée, le prix Découverte-R.F.I. 97, puis une opulente tournée mondiale à son seul nom et maintenant la sortie de son second album "Multiculti" (titre d'un des morceaux qui est un manifeste et ode quasi-culinaire au touillage culturel) font de Sally Nyolo la rosée de la jungle urbaine. Une rosée qu'on attend chaque jour...

ERD

Sally NyoloMulticulti (Lusafrica/B.M.G. 74321 579692) 1998 appel : "Tribu", Lusafrica dist. Mélodie 08795-2