Nass El Ghiwanen

C'est la mort brutale de Larbi Batma, chanteur et joueur de bendir qui a provoqué cet émouvant hommage posthume en deux volumes intitulé 'Transe musique du Maroc '(Ounassar B./Night & Day). Un CD qui s'ajoute aux 21 albums vendus à des millions d'exemplaires, dont 5 disques d'or. Constitué de quatre très beaux textes remixés, ce florilège a été choisi parmi les meilleurs de la production du groupe Nass el Ghiwane.

Porte-drapeau de la jeunesse marocaine désenchantée et déshéritée, ce groupe-culte est animé d'une spiritualité soufie (ne s'appelait-il pas à l'origine les " New-Dervish " ?). Dans un arabe dialectal, ils parlent de la vie quotidienne. S'ils dénoncent les injustices et l'hypocrisie, ce n'est pas pour affirmer une position politique, mais pour exorciser les démons, assainir les mœurs et revitaliser la foi. En s'inspirant des proverbes et dictons populaires, c'est une manière de mieux faire passer leur message. Leurs textes ont un tel succès que des artistes comme Rachid Taha, Amina ou Khaled n'ont pas hésité à s'en emparer. Même le cinéma s'est intéressé à Nass el Ghiwane en la personne de Ahmed el Maanouni qui a réalisé le film de leur vie, intitulé Transes. Une fascination due sans doute à la voix chaude et vibrante de Larbi Batma, tantôt parlée, tantôt lancée dans des mélopées vocalisées. On reconnaît l'influence arabo-andalouse du melhoun, les rythmes de l'Atlas et ceux des gnawas de l'Afrique subsaharienne.

Daniel Lieuze

La Transe marocaine

C'est la mort brutale de Larbi Batma, chanteur et joueur de bendir qui a provoqué cet émouvant hommage posthume en deux volumes intitulé 'Transe musique du Maroc '(Ounassar B./Night & Day). Un CD qui s'ajoute aux 21 albums vendus à des millions d'exemplaires, dont 5 disques d'or. Constitué de quatre très beaux textes remixés, ce florilège a été choisi parmi les meilleurs de la production du groupe Nass el Ghiwane.

Porte-drapeau de la jeunesse marocaine désenchantée et déshéritée, ce groupe-culte est animé d'une spiritualité soufie (ne s'appelait-il pas à l'origine les " New-Dervish " ?). Dans un arabe dialectal, ils parlent de la vie quotidienne. S'ils dénoncent les injustices et l'hypocrisie, ce n'est pas pour affirmer une position politique, mais pour exorciser les démons, assainir les mœurs et revitaliser la foi. En s'inspirant des proverbes et dictons populaires, c'est une manière de mieux faire passer leur message. Leurs textes ont un tel succès que des artistes comme Rachid Taha, Amina ou Khaled n'ont pas hésité à s'en emparer. Même le cinéma s'est intéressé à Nass el Ghiwane en la personne de Ahmed el Maanouni qui a réalisé le film de leur vie, intitulé Transes. Une fascination due sans doute à la voix chaude et vibrante de Larbi Batma, tantôt parlée, tantôt lancée dans des mélopées vocalisées. On reconnaît l'influence arabo-andalouse du melhoun, les rythmes de l'Atlas et ceux des gnawas de l'Afrique subsaharienne.

Daniel Lieuze