Sheila, le retour

Sheila à New York © Jean-Louis Atlan/Sygma

Hys-té-ri-ques. Deux mille fans déchaînés acclament depuis le lundi 28 septembre (et pendant une semaine) la chanteuse de variétés pour son grand retour à l'Olympia, neuf ans après ses adieux sur cette même scène. Qui l'eut cru ?

L'Olympia en délire

Hys-té-ri-ques. Deux mille fans déchaînés acclament depuis le lundi 28 septembre (et pendant une semaine) la chanteuse de variétés pour son grand retour à l'Olympia, neuf ans après ses adieux sur cette même scène. Qui l'eut cru ?

Sa carrière

On peut ne pas aimer Sheila. Ne pas vibrer d'émotion à l'écoute de son répertoire mièvre. S'être lassé du personnage et de ses chorégraphies façon cours de gym. Et pourtant, il faut se rendre à l'évidence : elle a gardé un public fervent, elle a même su le renouveler (à en croire le nombre de trentenaires venus l'écouter). Preuve en est, lors de la première de ses sept Olympia, le 28 septembre. Une salle bondée, hystérique, debout du début à la fin.

Souvenez-vous. "La petite fille de Français moyens" qui fredonnait des chansonnettes sucrées dans les années 60 et 70, s'était faite submergée par la vague new-wave de la décennie suivante. Pendant dix ans, plus de trace de Sheila, ou presque. Pas facile quand on a eu tellement de succès. Ce retour a donc des allures de revanche. A 52 ans, après un gros passage à vide, Sheila veut montrer qu'elle existe encore.

Son public

Les garçons par grappes qui se pressent aux portes de l'Olympia, eux, n'en doutent pas. Il faut les voir hurler à l'unisson quand Sheila apparait dans un faisceau de lumière. Et leur sussure ces mots écrits spécialement pour le grand soir : "Tu m'a manqué". Public en transe. L'ambiance est au moins autant dans la salle que sur la scène. L'Olympia se transforme en une espèce de karaoké géant. Un immense choeur masculin entonne les vieilles bluettes, "Adios Amor", "Sanson et Dalila", "Vous les copains". Chacun y va de sa petite chorégraphie perso entre les sièges de velours rouge, pour crier "Adam et Eve, c'est toi et moi".... Au premier rang, plus réservé, il y en a un qui pleure, un petit bouquet à la main. Et dans le lot quelques journalistes un peu interdits, qui n'en croient pas leurs yeux.

Son répertoire

Mais si l'on a pu aimer la juvénile Sheila de "L'école est finie" et celle plus disco de "Spacer", entourée de son groupe B.Devotion, on restera aujourd'hui un peu gêné par les orchestrations datées, l'acharnement de la chanteuse à renouer avec les années dance; à emprunter au passage les morceaux fétiches de Donna Summer. Et puis Sheila bouge, avec tout le harnachement que cela implique (micro HF, boitier dans le dos), au milieu de quatre très beaux danseurs...

De quoi, visiblement, ravir les spectateurs ennamourés. Le rideau aura beau se baisser, Sheila disparaître, la lumière se rallumer, personne ne sortira. Pendant de longues minutes, l'orchestre et le balcon, pleins à craquer, scanderont d'une même voix "Comme les Rois mages"... Jusqu'à ce qu'Elle revienne enfin. Sur les banderoles rose fluos déployées dans la salle, cinq lettres en guise de déclaration : "Reviens Sheila, on t'aime".