Starmania

Starmania, le spectacle musical le plus célèbre du monde francophone existe depuis vingt ans déjà dans différentes versions, mais toujours avec les mots de Luc Plamondon et les notes de Michel Berger.

20 ans de carrière

Starmania, le spectacle musical le plus célèbre du monde francophone existe depuis vingt ans déjà dans différentes versions, mais toujours avec les mots de Luc Plamondon et les notes de Michel Berger.

On doit sans doute à l'esprit d'entreprise de Michel Berger, la réussite de Starmania. L'idée d'une comédie musicale, genre très prisé par les Anglo-saxons, a germé dans l'esprit de Berger dès l'année 75. Après un essai infructueux en solo, il fait rapidement appel à Luc Plamondon, alors parolier de la chanteuse Diane Dufresne. Tous les deux concoctent une histoire futuriste qui se déroule à Monopolis, cité imaginaire et angoissante. On y croise des personnages comme le voyou Johnny Rockfort, la serveuse Marie-Jeanne et son ami Ziggy, le politicien véreux Zero Janvier ou Stella Spotlight, star du cinéma porno.

Quelques chansons comme "le Blues du business man" ("Au moins es-tu heureux ?/J' suis pas heureux mais j'en ai l'air/J'ai perdu le sens de l'humour/Depuis qu'j'ai le sens des affaires") ou "le Monde est stone" ("Je cherche le soleil/Au milieu de la nuit"), restent comme des morceaux phares de cette œuvre. Les propos ne sont pas optimistes et il est probable que cela a rencontré un certain écho parmi un public jeune, inquiet d'un avenir incertain quelques vingt ans avant l'an 2000.

Les tribulations d'un opéra rock

Starmania paraît d'abord sur disque en octobre 1978 avec une distribution qui va s'avérer remarquable : Daniel Balavoine, France Gall, Diane Dufresne, Fabienne Thibeault et bien d'autres encore. Le disque fait rapidement un carton, Double Disque d'or en France et n°1 des ventes au Québec pendant 20 semaines. Quelques mois plus tard, en avril 79, Starmania est créé au Palais des Congrès à Paris avec les interprètes du disque dans une mise en scène de Tom O'Horgan. Le spectacle dure trois semaines et rencontre un succès énorme.

En 80, l'opéra rock puisqu'il est présenté comme tel par ses auteurs, est monté au Québec dans une mise en scène de Olivier Reichenbach avec entre autres, Louise Forestier. De nombreuses versions vont se succéder, entraînant de multiples tournées. Notons simplement celle de 88 quand Berger et Plamondon décident de remonter Starmania, retouchant les paroles et renouvelant la mise en scène. (Nouveau grand succès public, relayé par un disque studio, un disque live et une cassette vidéo) avec notamment la chanteuse belge Maurane en Marie-Jeanne. Notons aussi une version en allemand présentée en 91 et surtout une version en anglais renommée "Tycoon", écrite par Tim Rice et interprétée par des grands noms comme Cyndi Lauper, Tom Jones ou même Céline Dion.

Des honneurs et des chiffres

Starmania récolte les fruits de son succès et se voit attribuer la Victoire du Meilleur Spectacle de l'année en 94 (récompense française) et la Victoire du plus grands nombre de spectateurs en 96. En effet, en deux chiffres on peut résumer l'immense succès de cet opéra rock : en 98, on comptabilise 3,5 millions d'albums vendus en France et plus de 2.5 millions de spectateurs qui ont vu Starmania sur scène.

Ce chiffre devrait encore prendre de l'ampleur dès le jeudi 29 octobre puisque le Casino de Paris reçoit à nouveau l'opéra pour une (très) longue série de représentations. Cette nouvelle mise en scène, qui date déjà de 1993, est signée Lewis Furey et la distribution presque totalement québécoise. Difficile d'échapper au phénomène puisque le spectacle s'envolera pour Madrid, Londres, Budapest, Prague ou Tokyo tout au long de l'année 99. Une version cinéma devrait par la suite compléter le curriculum vitae fort bien rempli de ce show à l'historique exceptionnel.

Valérie Passelègue