FESTIVAL KREOL
Comme chaque année depuis treize ans se tient dans l'île de Mahé, l'île principale de l'archipel des Seychelles, un festival Kreol, rendez-vous désormais incontournable de toutes les cultures créoles du Monde. Toutes les facettes de cette culture créole sont représentées, de la littérature à la cuisine, de la musique à l'artisanat, du théâtre au défilé de mode sans oublier les conférences et les tables rondes. En dix jours, un programme copieux d'activités et d'animations est proposé au public seychellois ainsi qu'à celui des îles voisines de l'océan indien, notamment la Réunion, puisque le conseil général est partenaire officiel du festival.
Carrefour créole aux Seychelles
Comme chaque année depuis treize ans se tient dans l'île de Mahé, l'île principale de l'archipel des Seychelles, un festival Kreol, rendez-vous désormais incontournable de toutes les cultures créoles du Monde. Toutes les facettes de cette culture créole sont représentées, de la littérature à la cuisine, de la musique à l'artisanat, du théâtre au défilé de mode sans oublier les conférences et les tables rondes. En dix jours, un programme copieux d'activités et d'animations est proposé au public seychellois ainsi qu'à celui des îles voisines de l'océan indien, notamment la Réunion, puisque le conseil général est partenaire officiel du festival.
La grande soirée d'ouverture du festival a eu lieu vendredi 23 octobre à Anse Boileau, village de pêcheur situé dans la partie sud-ouest de l'île. La mise en scène de cette soirée a été particulièrement réussie. Une douzaine de pirogues décorées de feuilles de cocotier et de rameaux de flambwayan ont débarqué sur la plage une soixantaine de jeunes naïades en costumes munies de torches multicolores qui exécutèrent un ballet au son des lansiv, ces conques marines servant jadis au pêcheur pour prévenir de leur rentrée au foyer après de longues parties de pêche.
En présence du Président France-Albert René et de nombreux officiels dont l'ambassadeur de France Marcel Surbiguet, la soirée s'est poursuivie par un spectacle des plus colorés avec la centaine de jeunes élèves de l'école secondaire d'Anse Boileau dansant en costume un sega endiablé et particulièrement ovationné par la foule en délire.
Chaque jour, des animations musicales en ville, "Animasyon Dan Lavil" ont lieu dans la capitale Victoria. Les danseurs, musiciens et groupes folkloriques s'installent dans les lieux les plus inattendus de la ville, au coeur du marché, devant la poste, et donnent un aperçu de ce qui se fait de mieux aujourd'hui dans les îles.
Hier, le traditionnel spectacle Kreolissimo a réuni au centre de conférence international de Victoria des artistes de diverses nationalités créoles et s'est terminé par l'émouvante chorale de la ville interprétant de vieilles romances en français.
Dans le cadre de ce 13ème festival Kreol, se déroule à l'institut Kreol du Cap, en plein coeur de l'île de Mahé, un cycle de conférence d'un très grand intérêt. La première conférence de la journée, réunissant l'ensemble des artistes créateurs des Seychelles avait pour thème "les défis qui attendent les musiciens seychellois dans le nouveau millenium". C'est la première fois, depuis quinze ans, que tous les musiciens de la région se retrouvent ensemble autour d'une table, afin d'énoncer les problèmes que rencontrent les musiciens dans leur quotidien professionnel et suggérer un programme de solutions pour y remédier. Cette conférence s'est déroulé en présence du ministre de la culture des Seychelles, Patrick Pillay et de différentes personnalités du gouvernement dont le ministre de l'agriculture, Ronnie Jumeau, qui a ouvert le débat en prononçant le discours d'ouverture.
Le président de l'Association des Musiciens Seychellois, Ralph Amesbury, a ensuite présenté les points qui attendent, depuis longtemps, des réponses concrètes des autorités, notamment, l'autorisation de créer une société nationale des auteurs-compositeurs seychellois qui puisse protéger les copyrights des créateurs de la région, ce qui n'existe toujours pas.
Il a également été demandé aux autorités, de donner des moyens pour lutter efficacement contre le piratage des oeuvres, ce qui est un gros problème aux Seychelles, mais aussi dans toutes les îles de la région. Par ailleurs, il a été réclamé de structurer le métier du disque, notamment la distribution. En effet, aucun magasin de disques n'existe dans les îles. Les disques sont vendus de façon anarchique. Il est fréquent de trouver quelques exemplaires du dernier refrain à la mode chez le boucher, le bar-tabac ou le kiosque à journaux.
D'autres problèmes importants ont été évoqués comme par exemple, le fait qu'aucune infrastructure n'existe dans la région en dehors des hôtels pour écouter de la musique vivante. Les musiciens souhaitent obtenir des lieux décents pour se produire. D'autres points importants ont été soulevés comme par exemple la mauvaise diffusion des créations des artistes, notamment à la radio nationale. Il a été évoqué le besoin de créer une radio chargée de diffuser les productions locales et d'accueillir les initiatives seychelloises.
Enfin, tout le pays a assisté au spectacle du samedi 31 "Lakadans 98" qui a eu lieu au stade Lanmizik à Victoria. Une quinzaine d'artistes de tout l'océan indien, tels que Baster de la Réunion, Ninie Douniah de Madagascar, Saziley de Mayotte, Salim Ali Amir et Ngaya des Comores ou Denis-Claude Gaspar de l'île Maurice se sont succédé sur la scène du "spektak Lanmizik". Les artistes des Seychelles furent aussi particulièrement bien représentées par Hudson Dorothé, Jany de Letourdie, Raymond Clarisse, Tropiks, etc…
Claude Monet