GALA DE L'ADISQ AU QUEBEC

Pour la première fois depuis longtemps, le Centre Molson de Montréal était dimanche soir 1er novembre rempli de vainqueurs. Si le Canadien de Montréal (équipe de hockey) semble y bouder le succès en ce début de saison, ce n'est pas le cas de la chanson québécoise qui a brillé lors de la vingtième édition du gala de l'ADISQ (Association Québécoise de l'Industrie du Disque, du Spectacle et de la Vidéo).

Céline et les autres

Pour la première fois depuis longtemps, le Centre Molson de Montréal était dimanche soir 1er novembre rempli de vainqueurs. Si le Canadien de Montréal (équipe de hockey) semble y bouder le succès en ce début de saison, ce n'est pas le cas de la chanson québécoise qui a brillé lors de la vingtième édition du gala de l'ADISQ (Association Québécoise de l'Industrie du Disque, du Spectacle et de la Vidéo).

Pour l'événement le plus attendu de l'année, c'est à Céline Dion que l'on avait confié l'animation du gala. Mais peut-être, aurait-on dû plutôt préciser qu'elle n'allait faire que le lien entre les différents co-animateurs soit l'humoriste-imitateur André-Philippe Gagnon, la première jeune star québécoise René Simard et le géant de la chanson d'ici, Jean-Pierre Ferland. Sans doute par crainte de monopoliser la cérémonie, la Diva n'est apparue que sept ou huit fois pendant les trois heures du spectacles, laissant à ses camarades le plus gros de l'animation.

Heureuse d'être de retour en chair et en os à ce gala qu'elle a ces dernières années manqué en raison de son immense succès planétaire, notre Céline nationale a eu droit à une ovation du public et la belle n'a pas déçu. Son arrivée spectaculaire dans une mappemonde descendant du ciel et en interprétant pour la première fois à la télévision la chanson "Terre", extraite de son nouvel album francophone, a témoigné de la volonté des organisateurs de faire de ce rendez-vous un moment unique. Et il faut bien l'admettre, c'est à Céline que l'on doit le triomphe de ce 20ème gala. Même si elle ne doit pas avoir souvent l'occasion de regarder la série humoristique la plus populaire de tous les temps de la télé québecoise "La petite vie", l'histoire d'une famille déstructurée regardée par plus de 3 millions de téléspectateurs chaque semaine, c'est avec beaucoup de justesse qu'elle a pris la peau de Moman, le personnage principal (vous l'avez reconnue sur la homepage ?), réussissant même à fausser sa voix comme une pro, avant de retrouver la sienne, divine, pour terminer son numéro par la chanson-thème de la série

Quant à André-Philippe Gagnon qui jouait à ses côtés le fameux Popa et qui depuis quelques semaines, fait la première partie de la tournée "Let's talk about love", il a été tout aussi surprenant dans ses nombreuses imitations et en particulier, dans celle très libre de la comédie musicale "Notre-Dame de Paris" (ndlr : signée Cocciante/Plamondon et actuellement jouée au Casino de Paris à … Paris) devenue pour l'occasion "Notre Dame de Washington". Une satire, que le compositeur d'origine italienne, Richard Cocciante, n'a visiblement pas du tout appréciée.

Il a fallu attendre plus d'une heure avant de voir arriver René Simard, qui de toute évidence était très heureux de chanter avec la plus grande. La chorégraphie de ce duo, dont les deux artistes ont en commun d'avoir débuté très jeunes, restera dans les annales. Finalement, c'est à Céline et à ses co-animateurs que l'on doit les grandes surprises et les frissons de cette soirée, même si la prestation de l'un des interprètes de "Notre-Dame de Paris, Bruno Pelletier, a comme à son habitude impressionné l'assistance.

Quant aux Félix décernés , peu de surprises. Grand élu du public, Kevin Parent fut consacré Interprète Masculin de l'année grâce à son album "Grand Parleur, petit faiseur" vendu à plus de 200.000 copies. Pas vraiment renommé pour sa loquacité, le gaspésien a tout de même déclaré : "Chus pas à l'aise devant une caméra, mais estie j'aime ça faire des shows et je vous promets d'apprendre des nouveaux mots pour les prochaines fois". Autre grand gagnant, Bruno Pelletier , qui en plus d'être associé au succès de "Notre-Dame de Paris" a récolté un Félix dans les catégories Album populaire meilleur vendeur (pour "Miséréré"), et Spectacle de l'année. Sa voix puissante que les Français ont découvert dans "Starmania" et qui illumine depuis septembre la nouvelle comédie de Luc Plamondon, à une fois de plus fait son effet.

Deux grandes ambassadrices de la chanson d'ici ont été récompensées : les auteures-compositeures-interprètes Linda Lemay et Lara Fabian, présentement à Paris ont reçu respectivement le Félix de l'Artiste féminine de l'année et de l'Artiste québécoise s'étant le plus illustrée hors Québec. Le nouveau chouchou des français, avec son album humoristique "Made For France", François Pérusse, a lui aussi été récompensé.

La scène hip-hop a renforcé sa position dans notre industrie grâce au trophée Groupe de l'année récolté par Dubmatique. DiSoul, le leader du trio a toutefois déploré que la techno et le hip-hop, deux styles bien distincts, soient associés dans la même catégorie. La formation Lili Fatale est couronnée Révélation de l'année et Le Cajun Zachary Richard, Artiste francophone s'étant le plus illustré au Québec.

Lucien Bouchard, Premier Ministre du Québec a profité de la soirée pour annoncer que l'aide supplémentaire ponctuelle de 5 millions de dollars accordée en juin dernier au secteur de la chanson devenait permanente. Ainsi le gouvernement double le soutien financier dont bénéficie la chanson. Un secteur très en forme comme le gala a pu le démontrer dimanche soir. La vingtième édition s'est terminée comme elle avait commencé, avec faste et avec la voix de la Québécoise du siècle comme le soulignait le troisième co-animateur, Jean-Pierre Ferland qui n'a pas cessé de vanter l'extraordinaire gentillesse de la chanteuse. La chanson de Jean-Jacques Goldman, "S'il suffisait d'aimer" à mis fin à un spectacle que dans son ensemble, la presse juge excellent. Un défi est à présent à relever et on attend déjà la dernière édition du siècle, en 1999. Qui peut faire mieux ??

Pascal Evans
(Correspondant à Québec)

CONFÉRENCE DE PRESSE DE CELINE DION APRES LE SPECTACLE:

- As-tu été surprise de te voir confier l'animation du gala ?
-J'ai été agréablement surprise, même si j'étais un peu nerveuse de le faire mais aussitôt que j'ai su que j'avais trois mousquetaires extraordinaires avec moi, je n'étais plus inquiète. Nous étions là surtout pour avoir du plaisir et être ensemble.
- La partie du show la plus difficile ?
- Il n'y a pas eu vraiment de difficulté, sauf peut-être lors de mon arrivée dans le globe terrestre, parce qu'il n'est pas descendu comme prévu, bien droit. Il était un peu croche et j'ai eu peur de tomber, sinon tout a été merveilleusement bien.
- Comment se sont déroulées les répétitions ?
- Nous avons répété chacun dans notre coin et nous nous sommes réuni à Cincinnati pour mettre en place les différents éléments. Je ne pouvais pas venir à cause de ma tournée alors ils sont venus me rejoindre. C'est une belle expérience et je suis heureuse de l'avoir fait. Je crois que nous avons trouvé un bon rythme. Je ne pouvais de toute façon pas présenter le show à moi toute seule. J'ai été bien entourée. On a eu du plaisir.