NEW YORK BRÛLE T'IL?
(De notre correspondant à New York)
Le cité américaine fête la techno française
(De notre correspondant à New York)
Les DJ français n'ont plus de complexes vis a vis de leurs homologues anglo saxons. Vendredi 16 octobre, ils ont attiré les foules dans un des temples de la House à New York, le Twilo.
Les nombreux francais de New York sont toujours désireux de montrer que leur culture n'est pas passéiste et que la France ne produit pas que du vin et des fromages.
Vendredi dernier le tout New York francophone avait rendez vous au Twilo, club de Chelsea, pour une soirée " Respect is Burning " directement importée du Queen à Paris. Au programme quatre DJ's de House à dominante francaise : Francois K(evorkian), Romanthony, Cassius et enfin les Daft Punk. Ces derniers, mondialement connus depuis le succès de l'album "Homework" (Virgin), en laissent encore certains incrédules : "Ah bon ? Ils sont français ? Vous êtes sûr ? "
Vers 23 heures, la grande salle dépouillée est livrée aux VIP, qui conviés en avance, sirotent leur champagne en attendant que ça se remplisse. Quelques danseurs téméraires s'aventurent sur la piste trop grande et Francois K tente avec une House aux sonorités très variées et parfois à la limite de la "Dance", de motiver les réticents … Décidément, il est trop tôt. Vêtements de créateurs rivalisent avec costumes de marque et des danseuses en Bikinis fluorescents ondulent dans une lumière tendance disco. Pour un peu on se croirait au Rex. La Techno francaise serait-elle une musique sélect ?
Minuit et demie. Le volume est plus fort, le Beat s'accélère. La musique de Romanthony, ponctuée d'emprunts hip hop et raggamuffin, en décourage certains qui gênés par les changement de rythme, se rabattent sur le bar, délaissant la piste maintenant bien remplie. Pour l'instant, ce sont les margaritas qui dominent. Tout à l'heure, le " Power Bar " offrant des "Energy Drinks", sera pris d'assaut.
Le duo Cassius, aux platines depuis 2 heures du matin, distille une House plus rapide, plus électrique et la salle commence enfin à se laisser aller. De temps à autre, on reconnaît un air de Daft Punk noyé dans les mixes savants de Philippe Zdar et de Boombass. On annonce la couleur, tout à l'heure ça va chauffer.
Le public s'est diversifié. C'est un public à l'image de New York, assez mélangé, branché mais sans excès. En revanche, il n'y a pas d'excentriques, ni Drag Queen, ni ravers endurcis en combinaison anti-radiations. En somme c'est un public très clean.
Tout a coup une clameur monte de la foule de danseurs, quelque chose à bougé dans la cabine des DJ's : Ça y est, les Daft Punk sont là ! Ils sont des stars, on les acclame. Dans un genre musical où le néophyte se perd totalement dans le magma de productions, le duo francais s'est crée un nom, un style, une empreinte.
La salle maintenant bondée reconnait les thèmes comme l'intro de "Da Funk" sous les remixes originaux de Thomas Bangalter et s'exclame… Un instant, une ombre plane sur la soirée. Verra t'on un jour dans l'univers Techno quelqu'un s'approcher du DJ pour lui demander de passer tel ou tel tube ? Mais Daft Punk continue son savant mélange de genres musicaux. "Tiens, c'était pas du Stevie Wonder a l'instant ? "
La salle explose, on ne peut plus bouger. La " French mayonnaise " a pris, elle ne retombera pas. Dehors les gens font encore la queue pour entrer. Une file de taxis jaunes attend les quelques rares exténués qui quittent les lieux. Apparemment les "Frenchies" sont capables de créer l'événement, même ici aux Etats-Unis, berceau de la House et de la Garage.
Frédérick Vigot
Remerciements à Emmanuel Morlet, attaché culturel délégué à la musique, à l'Ambassade de France à NYC.