H-F Thiéfaine
Fêter ses cinquante piges aux Palais Omnisport de Paris-Bercy, on a connu plus intimiste comme cérémonie. Mais il est comme ça Hubert-Félix Thiéfaine, HFT pour les intimes et les fans qui le suivent depuis 1978 et son premier album "Tout Corps Vivant Branché sur le Secteur Étant Appelé à S'émouvoir". Hubert-Félix Thiéfaine est un objet chantant non identifié. Un type qui a longtemps échappé à toute explication savante du critique musicale de base. Et c'est cet évadé d'un Alcatraz musical qui convia quelques 17.000 fugitifs à célébrer avec lui la grand messe de ses vingt ans de carrière et de ses cinquante printemps.
Cinquante ans et toutes ses dents
Fêter ses cinquante piges aux Palais Omnisport de Paris-Bercy, on a connu plus intimiste comme cérémonie. Mais il est comme ça Hubert-Félix Thiéfaine, HFT pour les intimes et les fans qui le suivent depuis 1978 et son premier album "Tout Corps Vivant Branché sur le Secteur Étant Appelé à S'émouvoir". Hubert-Félix Thiéfaine est un objet chantant non identifié. Un type qui a longtemps échappé à toute explication savante du critique musicale de base. Et c'est cet évadé d'un Alcatraz musical qui convia quelques 17.000 fugitifs à célébrer avec lui la grand messe de ses vingt ans de carrière et de ses cinquante printemps.
Inclassable, incassable, l'icône survit sans dommage au temps et aux albums (pas loin de vingt) bons ou moins bons...
On compte sur les doigts d'une seule main les artistes français capables de remplir Bercy, le temple du grand spectacle rock. Ils se prénomment Johnny H., Michel S. ou Jacques H. Et pourtant Thiéfaine n'a ni la reconnaissance médiatique d'un Hallyday, la concupiscence du public de Sardou ni même la réputation de showman d'Higelin.
Pour être à la hauteur du spectacle, Thiéfaine, foncièrement solitaire, n'a pas hésité à user de quelques effets de manche, comme d'inviter par exemple ses guitaristes complices des tournées précédentes, Rocky Demelester ou Claude Mairet. A l'entracte de ce spectacle qui dura trois heure et demi, HFT ira même jusqu'à se fendre d'une traversée de la foule de Bercy (idée très hallydayenne) en entonnant "Mathématiques Souterraines". Et tous de reprendre en choeur : "Il pleut toujours sur ta valise et t'as mal aux oneilles".... Remonté sur scène où l'attendait son combo rock et deux choristes noires, Thiéfaine continuait dans la nostalgie avec quelques airs dédiés à ses deux rejetons, Hugo "Septembre Rose" et Lucas "Tita Dong Dong Song". Clin d'oeil paternel à deux marmots dont on vit les jolies frimousses sur les écrans géants de la salle. Et on sourit tout en se sentant, un peu gêné, un peu exclus de ce témoignage d'affection privée.
Le devoir paternel rempli, Thiéfaine remue alors le pathos commun sur "Je t'en Remets au Vent" puis vient l'hymne thiéfainien "La Fille du Coupeur de Joint". La salle debout ovationne le maître des lieux. Fourbu mais content, tout le monde repart lentement et des marmots accompagnés de leurs parents achètent à la sortie "Dernières Balises (avant mutation)". Une gamine demande à sa mère : "Dis, c'est quoi des Oneilles?". La relève est assurée. Thiéfaine a encore un beau public devant lui.
"Le Bonheur de la Tentation" (Tristar/Sony Music)
"Best of 78/98" (Tristar / Sony Music)
Frédéric Garat
Le Bonheur de la Tentation (Tristar/Sony Music) 1998
Best of 78/98 (Tristar / Sony Music) 1998
