Happy Birthday Manu !

C'est devenu une tradition.
Pour son anniversaire Manu Dibango aime bien se produire au "Petit Journal Montparnasse", ce temple du jazz parisien.

Dibango au Petit Journal Montparnasse

C'est devenu une tradition.
Pour son anniversaire Manu Dibango aime bien se produire au "Petit Journal Montparnasse", ce temple du jazz parisien.

Curieux, d'ailleurs, cette passion que partagent Dibango, Nougaro, Michel Legrand, et quelques autres grands noms de la scène française, pour cet endroit étriqué, sans âme, coincé entre une galerie marchande et un Sofitel. On est loin des caves voûtées de Saint-Germain et autres lieux enfumés qui firent la gloire de la rive-gauche.

Au Petit Journal, on croise des touristes plus occupés à décortiquer demi-homard qu'à savourer les notes de musique. Si on n'y mange pas, on est mal assis, on ne voit rien, et on n'entend pas grand-chose ! Mais peut-être que c'est ça qui leur plaît, aux artistes: ce mélange un peu désuet et rare aujourd'hui d'aficionados, de clampins cravatés tombés là par hasard, de vieux beaux venant épater leurs jeunes conquêtes au son de musiques modernes, mais pas trop quand-même...

Bref, Manu y était et, comme chaque année, tous ses amis étaient venus lui faire la fête. On ne dira pas quel âge il a, Manu. Juste un indice, peut-être: il est né le 12 décembre 1933. Faut le savoir.

Le bonhomme est intact, inusable. Avec le Soul Makossa Gang, réduit ici à quatre musiciens vue l'étroitesse des lieux, il refait en deux sets d'une heure chacun le voyage musical qui, depuis le Cameroun, l'a conduit aux quatre coins du monde; de la rumba zaïroise au reggae, en passant par le funk, le jazz-rock, le gospel... tout quoi. Un peut trop ? Sans doute, mais c'est ça, Manu. Ne lui demandez pas de trier, il aime tout et veut nous en faire profiter. A l'heure où un seul rythme vous accompagne souvent toute une nuit, ce bric-à-brac choque un peu nos neurones, mais c'est pour notre bien.

Et puis il y a Pablo Master, qui vient raggamuffiner sur "Docteur Bird"; Yannick Noah qui passe faire la bise, sa petite fille sur les bras; Faudel qui vient se frotter à l'Afrique noire... La grande famille de Dibango est là, à l'image de ce qu'est devenu Paris depuis trois décennies: un formidable cocktail de sons, d'accents, de couleurs, de rires.

Difficile d'imaginer que, pendant ce temps, deux abrutis se bagarrent pour se partager les restes d'un parti raciste en voie de décomposition.

Manu Dibango, nouveau CD: "Manu Safari", WAGRAM 3042102.
Avec, notamment, une adaptation assez décapante de "A La Claire Fontaine", et une reprise de "Soir au Village" (son plus grand tube en Afrique) en duo avec Bébé Manga.