Matthieu Chédid

Guitariste bidouilleur, et à l'occasion chanteur, M jongle avec les mots et adopte ce ton légèrement décalé qui fait de lui la nouvelle coqueluche de la scène parisienne. Au soir du 16 décembre, c'est à l'Elysée Montmartre en plein Pigalle qu'il termine sa tournée française. On affiche complet !

Un doux machistador

Guitariste bidouilleur, et à l'occasion chanteur, M jongle avec les mots et adopte ce ton légèrement décalé qui fait de lui la nouvelle coqueluche de la scène parisienne. Au soir du 16 décembre, c'est à l'Elysée Montmartre en plein Pigalle qu'il termine sa tournée française. On affiche complet !

Redingote rouge, la mèche savamment ramenée en pointe sur le front, godasses de clown oranges, voilà pour le personnage scénique. Nostalgique de l'enfance, à 26 ans, Matthieu Chédid ne veut pas grandir. Alors il se dédouble. A la manière d'un super héros qui perd ses pouvoirs une fois le costume tombé. Car dans la vie, Matthieu, fils du chanteur Louis Chédid et petit-fils de l'écrivain Andrée Chédid, est un doux garçon à la bouille lunaire.

Sur scène, il sera donc M "la plus belle lettre de l'alphabet". Avec un seul credo, celui de ne pas se prendre au sérieux. Car son truc à lui, c'est la dérision bucolique. Et dans ses textes ("comment faire pour s'aimer sans calcul") et dans son environnement scénique (voir la grosse boule blanche qui tourne et les fleurs artificielles qui dodelinent...). Ou encore ses intros façon "Chapi, Chapo". Mais Matthieu Chédid est avant tout un guitariste qui a beaucoup écouté Django Reinhardt et Jimi Hendrix dont il imite le jeu de scène en jouant de la guitare avec ses dents et en se roulant par terre. On pourrait le trouver un rien cabotin, il n'en est rien. Avec son air de gros matou, et entre deux miaou, miaou, il se relève et chante une chanson "pour les amoureux, en tous les cas ceux de la vie"... Car il est aussi chanteur, même s'il n'aime pas sa voix, qu'il trouve trop aiguë, et qui rappelle pourtant celle de Catherine Ringer, la chanteuse des Rita Mitsouko. Déroutant le fiston Chédid.

Multi-intrumentiste, il aime les bidouillages électroniques longtemps testés dans le studio d'enregistrement de son père, avec ses copains Sinclair et Mathieu Boogaerts. Sifflets, boîtes à rythmes et samplers font partie de son univers qu'il transpose judicieusement en concert, (et en ayant vraiment l'air de s'amuser). Comme cette parodie disco dans Machistador, référence appuyée au Conquistador d'Alain Bashung. S'il se revendique comme un adolescent puéril, Matthieu Chédid ne manque, en tous les cas, pas de projets puisqu'il travaille actuellement sur le prochain album de Vanessa Paradis.
Une autre conception du dédoublement.

Le baptême (Delabel/Virgin)