Noir Désir revisité
Noir Désir ne demeure t'il pas aujourd'hui en "dernier des Mohicans", l'ultime représentant des grands groupes de rock hexagonaux ? Exit la première génération des Téléphone, Starshooter et autres Trust... Puis la seconde, après la révolution punk, des Beruriers Noirs et Mano Negra à l'heure du rap, du scratche, du groove ou de la jungle, que reste-t'il de nos amours binaires sinon les Bordelais supersoniques de Noir Désir.
One Trip One Noise
Noir Désir ne demeure t'il pas aujourd'hui en "dernier des Mohicans", l'ultime représentant des grands groupes de rock hexagonaux ? Exit la première génération des Téléphone, Starshooter et autres Trust... Puis la seconde, après la révolution punk, des Beruriers Noirs et Mano Negra à l'heure du rap, du scratche, du groove ou de la jungle, que reste-t'il de nos amours binaires sinon les Bordelais supersoniques de Noir Désir.
Purs, droits et intègres, sans jamais succomber au poison de la concession, avares de leur noisy art, Bertrand Cantat et ses frères de rock n'ont publié que cinq albums en plus de 10 ans, là où tant d'autres se complaisaient dans la rentabilité à tout prix d'un album par an.
Or un beau jour, les Bordelais retrouvent dans leur boîte aux lettres, une cassette venant de ex-Yougoslavie contenant un remix de "Septembre, en attendant". La métamorphose sonique est si éblouissante, qu'ils décident de confier leurs bandes master à d'autres musiciens pour qu'ils redessinent à leur manière et en toute liberté les chansons de Noir Désir. Le résultat est là, saisissant, époustouflant, déboussolant parfois mais toujours surprenant ; les treize compositions revisitées de "One Trip, One Noise" titillent notre imagination de leurs rythmes prosaïques.
Du rock lancinant de Treponem Pal pour la chanson "One Trip, One Noise", justement en passant par l'harmonie aérienne des violons de "Oublié" comme un titre imaginaire de James Bond réincarné par les Portishead, jusqu'au trip hop en forme de jazz big bang pour "Lolita nie en bloc", cette relecture des titres cultes de Noir Désir, en séquences technoïdes hallucinées par la transe, nous en fait décidément voir de toutes les couleurs pour un voyage visionnaire de l'autre coté du rock.
Noir Désir One Trip, One Noise (Barclay) 1998