GILBERTO GIL

Sous le soleil d'Oslo


Gilberto Gil vient de sortir son dernier opus "O Sol de Oslo" sous double label en France (ACT/Night & Day). Un bel album en soi. Un album sur lequel il pousse sa logique avant-gardiste au plus haut point. On notera l'audace du premier morceau, une sorte de samba 2000 scandée à coup de ragga.

A l'heure de la globalisation des échanges, l'artiste de Bahia, mondialement connu, notamment pour avoir contribué à la naissance du tropicalisme brésilien des années 60 aux côtés de Caetano Veloso et de Tom Zé, se renouvelle en multipliant les rencontres avec d'autres univers. Le percussionniste indien Trilok Gurtu confirme cette tendance. Même ses compatriotes invités, la chanteuse Marlui Miranda, et le musicien Rodolfo Stroeter, y participent. Sans oublier les autres pointures versées dans la world qui lui tiennent compagnie dans cette nouvelle aventure.

Un bon pari qui enfonce le Nordeste dans les vapeurs norvégiennes. Une partie de l'album a été mis en boîte sous ces latitudes, d'où le titre. Et le claviériste norvégien Bugge Wesseltoft y officie. Eclectique, le son de ce quatorze titres puise son inspiration dans les backlands, un concept qui fonde son existence sur les racines culturelles du Brésil, mais qui ne se complaît pas du tout dans un traditionalisme affligeant.

Ceux qui ont suivi le parcours de ce sorcier brésilien lors de sa tournée française l'an dernier, à l'occasion de la coupe du monde, vont cependant être un peu surpris par cet album, nettement moins pop que le précédent, un live grand public qui faisait du pied à la fois au reggae, au rock et à la techno. Au nom de la fête. Et avec lequel il avait signé une semaine durant... son retour sur la scène de l'Olympia à Paris en juin 98.

Soeuf Elbadawi.