Goldman

Champion toutes catégories de la chanson française (passages radio et ventes records), auteur-compositeur courtisé de chaque côté de l'Atlantique, Jean-Jacques Goldman termine sa tournée marathon en France au Zénith, les 14 et 15 janvier. Des concerts, comme d'habitude, à guichets fermés. Récit de la première.

Un Zénith tout simplement

Champion toutes catégories de la chanson française (passages radio et ventes records), auteur-compositeur courtisé de chaque côté de l'Atlantique, Jean-Jacques Goldman termine sa tournée marathon en France au Zénith, les 14 et 15 janvier. Des concerts, comme d'habitude, à guichets fermés. Récit de la première.

Rien à voir avec la grandiloquence de la tournée précédente. Rien à voir avec les décors, les choeurs, et les dizaines d'instrumentistes de "Rouge". Pour son retour au récital solo (le dernier datait de 88), Jean-Jacques Goldman renoue avec la sobriété. Formule plus traditionnelle, plus dépouillée, qui colle parfaitement à la simplicité naturelle du personnage et de son dernier album "En passant".

Cette fois-ci donc, pas d'entrée fracassante sur scène. Goldman débarque armé de sa seule guitare. Une dégaine de cow-boy sorti de nulle part, qui entonne d'emblée "On ira", hymne au voyage, thème récurrent s'il en est dans l'oeuvre du chanteur."Il y a trois jours, j'étais en Afrique... où il ne neige pas... Merci à vous d'avoir bravé la tempête.

De fait, la neige qui a déposé ce soir là "son long manteau blanc" sur le chemin qui mène au Zénith, n'a en rien rebuté les fans de Goldman. Si dehors il fait froid, à l'intérieur, l'ambiance est surchauffée. Et pourtant, le chanteur ménage ses effets dans une première partie très acoustique. Mais le courant passe : quoi qu'il chante, "La vie par procuration", "Elle a fait un bébé toute seule", l'ami Goldman est suivi par une salle entière et enthousiaste. 7 000 spectacteurs comme un seul homme.

Et quand ses cinq musiciens, dont le fidèle Michael Jones, le rejoignent, le récital s'ouvre à l'humour et au second degré. Les voilà qui déclinent "Pas toi" en plusieurs versions, inattendues. Celles auxquelles, par la grâce de l'artiste, on a échappé : une version reggae, où le "je pense à toi", devient "je pense à Jah". Une autre rap, où l'on entonne "quoi que je fasse, je pense à moi". Ambiance de plus en plus chaude.

Un homme en or

Guitares, cuivres, batterie, basse... la deuxième partie est plus électrique. "Puisque vous êtes restés...", s'amuse le chanteur. Pas de réelle surprise, pourront regretter certains, mais ainsi en a décidé Goldman. Son public, lui, ne s'en plaindra pas. Il est venu pour entendre les classiques. On a donc droit au medley de rigueur, "Je te donne", "Quand la musique est bonne", "J'irai au bout de mes rêves". Tonnerre, éclairs, vent et tempête sur la scène (on se serait cru dehors) dignes des meilleurs films de science fiction, comme une fin du monde. Jusqu'à ce que résonne le quasi mythique "Il suffira d'un signe", l'un de ses tous premiers succès, qui malgré ses 18 ans (!) n'a pas pris une ride.

"C'est difficile de choisir une dernière chanson. La première parlait de routes, la dernière parle d'amour". Ce sera donc "Sache que je", l'un de ses plus beaux et de ses plus fins morceaux. Une variation sur la force des mots tus, dans laquelle Jean-Jacques Goldman exprime sa difficulté à dire je t'aime. Comme tant d'entre nous.