EN DIRECT DU MASA (3)
A la tête d'une frénétique section rythmique, Neba Solo est le roi du balafon à Sikasso, région senoufo au sud du Mali.
Agé de 30 ans, il est en train de faire subir une petite révolution musicale à nos oreilles qui ne connaissent de la musique malienne que le blues d'Ali Farka Touré que Ry Cooder a si bien mis en valeur.
NEBA SOLO :quand la techno rencontre le roi du balafon.
A la tête d'une frénétique section rythmique, Neba Solo est le roi du balafon à Sikasso, région senoufo au sud du Mali.
Agé de 30 ans, il est en train de faire subir une petite révolution musicale à nos oreilles qui ne connaissent de la musique malienne que le blues d'Ali Farka Touré que Ry Cooder a si bien mis en valeur.
D u Mali naît en ce moment un renouveau de la musique traditionnelle avec l'arrivée dans cet univers d'un des grands DJ's du moment, le français Frédéric Galliano.
Il vient d'ailleurs de monter un label world-techno, Frikyiwa, avec Philippe Conrath de Cobalt, qui produit nombre d'artistes maliens et organisateur des tournées " Africolor ".
C ette collection, dont le premier opus est sorti en janvier dernier avec justement un remix de Neba Solo par Galliano, sort aujourd'hui tous les mois sous forme de " vinyl-2 titres " et doit permettre à cette musique de sortir du cercle d'initiés dans laquelle elle se trouve depuis de nombreuses années.
Le principe est simple : Galliano, également directeur artistique de la collection, envoie à quelques-uns des meilleurs DJ's aux quatre coins de la planète une cassette DAT et chacun va remixer un artiste suivant son feeling, des mélodies de la house au speed de la jungle.
Le remix de Nahawa Doumbia, sorti ce mois-ci, est le second de cette collection de laquelle une compilation sous forme de CD sera publiée en septembre prochain.
G alliano va plus loin d'ailleurs, car après le mémorable concert donné la nuit de Noël avec Nahawa Doumbia lors d' " Africolor ", il prévoit en juin et juillet prochains une tournée avec Neba Solo et pour mieux la préparer il séjournera une semaine en mai à Kenedougou.
Là, dans l'ambiance du village de Neba, il sentira toutes les subtilités de cette musique où l'on retrouve les répétitions des transes africaines et celle plus contemporaines des compositeurs américains comme Terry Riley.
Enivrante, obsédante, cette musique est composée de deux parties rythmique et mélodique, et l'on n'est pas loin des transes technos, les deux balafons servant un tempo infernal sur lequel les deux danseurs font un spectacle envoûtant.
D'ailleurs le public du Masa ne s'y est pas trompé, et malgré un show écourté, il a réservé une ovation chaleureuse à ces musiciens qui se produisaient pour la première fois devant une salle de professionnels.
Et le résultat ne s'est pas fait attendre car le lendemain matin, les propositions de contrats à l'étranger se multipliaient.
Comme quoi, ce MASA a du bon !
R eportage texte et photos de notre envoyé spécial à Abidjan :
Pierre RENE-WORMS