CHAUD LE ZYDECO

Le festival de Lafayette démarre sur les chapeaux de roue.

Lafayette est d'habitude une ville assez tranquille. Des rues très larges. Des maisons en bois et des pelouses bien entretenues. D'après Maureen, une des quelques 1700 bénévoles du Festival International, la ville se réveille aux premières notes de musique. Ce mercredi soir, des galeries d'art ont même ouvert leur porte et chacun déambule en famille dans les rues qui se trouvent non loin de la scène Fais Do Do (le fais do do est le nom cajun donné aux bals traditionnels), sorte de chapiteau moderne où se produisent deux groupes entre 19 et 22 heures.

Lee Benoit et les Bayou Stompers, formation traditionnelle cajun avec entre autres, un violon et un accordéon diatonique, va commencer à chauffer le public. Cette musique joyeuse et entraînante a des airs de blue grass ou de country. On chante en anglais mais aussi en français, celui "d'icitte" bien sûr (ici). Quelques couples commencent déjà à faire de fameuses démonstrations de two-steps. Car il faut de la technique pour danser ce genre de chose ! Pas facile. C'est encore moins facile quand le rythme s'accélère comme avec le second groupe, "Step" Rideau et les Zydeco Outlaws. Inventé par les Créoles, le zydeco ressemble à une version survitaminée de la musique cajun. Le chanteur (en photo), sorte de James Brown local, joue de l'accordéon, diatonique lui aussi mais réglé de telle sorte que le son qui en sort ressemble à celui d'un harmonica ! Une guitare, une basse, une batterie l'accompagne en même temps qu'un instrument très particulier et typique, le " wash boarder " sorte de planche à lessive en métal sur laquelle on bat la mesure avec des cuillères. Les rythmes sont littéralement endiablés, de quoi faire tourner la tête à des néophytes.

Là, les danseurs s'emballent, jeunes ou vieux tournent, virevoltent, se déhanchent, esquissent des pas d'un côté, puis de l'autre suivant une mécanique qui a l'air réglée depuis plusieurs générations ! La piste de danse est pleine à craquer. Parce que tout le monde est là pour çà. Entre deux bières et des conversations entre amis. Comme diraient les gens ici, "on a eu du bon temps".

Valérie Passelègue