Julien Clerc : étape San Francisco

La Californie ! Ce soir vendredi 30 avril, lorsque Julien Clerc va entamer la chanson du même nom au Herbst Theatre de San Francisco, la chanson risque d'avoir un petit goût singulier. Après un nouveau succès à Vancouver la veille dans le très kitsch Vogue Theatre, il débarque en Californie pour une septième étape dans sa tournée nord-américaine qui fait chaque soir salle comble, au grand étonnement du chanteur

Choc des cultures

La Californie ! Ce soir vendredi 30 avril, lorsque Julien Clerc va entamer la chanson du même nom au Herbst Theatre de San Francisco, la chanson risque d'avoir un petit goût singulier. Après un nouveau succès à Vancouver la veille dans le très kitsch Vogue Theatre, il débarque en Californie pour une septième étape dans sa tournée nord-américaine qui fait chaque soir salle comble, au grand étonnement du chanteur

Choc des cultures réussi donc entre la scène et la salle mais aussi au sein d'une équipe composée de quatre Français (JC, les musiciens et l'ingénieur son façade) et de trois techniciens américains. Pour cause de protectionnisme syndical, il est à peu près impossible à un spectacle non américain de débarquer en Amérique du nord avec sa propre équipe technique. S'ils pouvaient remplacer l'artiste lui-même par un travailleur local, ils le feraient sans doute… Mais sur " Entre Nous ", le contact professionnel franco-américain est une totale réussite.

Tous trois régionaux de l'étape du jour, San Francisco, notre trio technique travaille pour la première fois avec un artiste français. Et quand, comme le régisseur-lumière, Darrell Shines (à gauche sur la photo), on a déjà éclairé Iron Maiden et Metallica, l'expérience est pour le moins… différente.

Chris Reaser (au milieu sur la photo), 28 ans, backliner (responsable des instruments) et producteur de musique électronique, Marcel Cacdac (à droite), 25 ans, ingénieur du son/scène (sound manager), qui a sonorisé les voix magiques des Neville Brothers mais aussi le blues de BB King ou le rock de Dr John, et Darrell Shines, régisseur-lumière, 34 ans, qui produit des spectacles de danse, théâtre ou des concerts (et même une fête d'anniversaire de George Lucas !) via sa compagnie Laid Back Production, nous ont parlé un peu de leur " French experience " :

Quelle est pour vous la principale différence entre ce spectacle et tout ce que vous avez fait auparavant ?
Darrell : C'est de la chanson traditionnelle française et jamais, je n'avais eu l'opportunité de travailler là-dessus. L'échange culturel est intéressant parce que les façons françaises de travailler sont différentes. On apprend beaucoup.
Marcel : C'est vrai, il y a un mélange des cultures. La dynamique est très différente. Et je pensais que la langue serait une barrière mais ça n'a pas du tout été le cas.
Chris : L'expérience est plus sympa que d'habitude parce qu'en dehors de faire simplement son travail, il y a un aspect culturel très instructif.

Vous êtes venus en France pour " étudier " le spectacle. Quelle genre d'expérience cela a t'il été ?
Darrell : Oui, on a été à Roubaix et à Lille pour essayer de connaître ce spectacle. Et ça a été très difficile parce qu'on ne comprenait rien. Je parle un peu français mais pas assez pour travailler. Et voir le spectacle seulement deux fois avant de commencer, c'était peu. On ne saisit pas toutes les nuances nombreuses sur un tel spectacle.
J'avais déjà travaillé à Paris avec la Fondation Cartier et avec des compagnies de production diverses, Euro Sound et Crossroads. Mais jamais dans le domaine de la chanson. Je travaillais avec des sons et des situations plus rock'n'roll.

Que connaissez-vous des musiques françaises ?
Darrell : Gainsbourg, Brel, Aznavour, et comment s'appelle cette petite française qui sortait avec Lenny Kravitz ?... J'ai aussi beaucoup écouté les DJs français. Et MC Solaar. Il est le rappeur français le plus respecté ici. Son rap est différent. Il n'écrit pas sur ses problèmes comme NTM ou Alliance Ethnik. Et sa musique est bonne aussi. Elle est très dansante. Il y a beaucoup de bonnes choses en France mais je n'ai jamais pris le temps de m'y intéresser plus.
Avec l'expérience Julien Clerc, on peut vraiment voir ça de plus près ce que peu de gens ont l'occasion de faire aux Etats-Unis. Et il y a tout l'aspect fantasmes et clichés. Les Français du groupe vont aller à San Francisco pour la première fois et pour eux, ça représente quelque chose de mythique. Comme Paris pour les Américains. C'est passionnant de se faire découvrir mutuellement nos cultures.

Vous avez des disques français chez vous ?
Chris : Jean-Michel Jarre. (Rire général)

Catherien Pouplain
Photos : CP