Solidays

La musique au service de la lutte contre le sida. Deux jours de solidarité active sur l'hippodrome de Longchamp en région parisienne au nom d'une jeunesse de plus en plus menacée dans le monde entier par cette maladie.

Le succès d'une première édition...

La musique au service de la lutte contre le sida. Deux jours de solidarité active sur l'hippodrome de Longchamp en région parisienne au nom d'une jeunesse de plus en plus menacée dans le monde entier par cette maladie.

80.000 entrées enregistrées, près de 200 artistes pour une quarantaine de concerts au total. Un succès mérité pour un festival qui fait ses premiers pas. Et pas un seul incident, excepté le fait que Papa Wemba, invité prestigieux de la soirée africaine du dimanche soir, n'a pu clôturer le festival comme prévu... à cause de l'horaire tardif. Le festival devait s'arrêter à 23h00 pour des raisons de sécurité sur ordre de la Mairie de Paris. Pour diverses raisons (la pluie, le rythme des changements de plateau, l'organisation un peu dépassée par les événements...), la programmation a pris du retard sur le temps prévu. Vers minuit moins le quart, le Nigérian Femi Kuti venait de terminer son fulgurant numéro d'afro-beat revisité. Le Congolais Papa Wemba s'apprêtait à gravir les marches à son tour. Et voilà ! Annonce au micro : "un arrêté préfectoral nous oblige à clore, etc. etc." La fatigue aidant, le public qui s'est gavé d'images musicales depuis samedi, s'est laissé faire sans trop sourciller. Au final, les organisateurs pensent que tout s'est quand même bien passé. Il n'y a pas eu de débordement regrettable pour cette partie non-jouée du festival. Dont acte ! "Le reste en plus s'est bien passé, c'est l'essentiel" nous a-t-on répondu ce lundi au siège de Solidarité-Sida, association à l'origine de ce grand raout de la jeunesse, qui faisait là ses premiers pas.

Un week-end marathon qui se renouvellera chaque année pour un public émerveillé (moyenne d'âge 15/30 ans), un délire woodstockien pour la plupart de ces parrains-artistes, une superbe idée pour relancer la machine de la lutte contre le sida. "La vraie raison qui a attiré le public à Solidays, c'est la musique" nous explique une des 800 bénévoles qui ont contribué à la réussite de ce rendez-vous. "Au début, quand beaucoup d'entre nous se sont engagés dans l'organisation, c'était plus pour l'idée de participer à la lutte contre cette maladie. Au fur et à mesure, on s'est rendu compte que le programme musical était tellement alléchant qu'on n'aurait pas pu se permettre de refuser de toute façon. Et le public à mon avis devait penser la même chose que nous. Bien sûr, il y avait aussi du sport, des débats, du cinéma… mais c'est la partie musicale qui a surtout attiré les gens". De Keziah Jones à Iggy Pop, de Faudel à Yuri Buenaventura, de Tri Yann à Robbie Williams, du rock à la salsa, du reggae au raï, du sabar à la timba cubana... Un cadeau de rêve pour tout mélomane branché.

Un bel album live, annoncé pour début 2000, a même été enregistré durant le week-end. Inutile de vous signaler que l'argent récolté (2.000.000 de francs escomptés), à la fois grâce à cet album et aux concerts, va servir à l'action menée contre le VIH dans le monde. L'association française Solidarité-Sida qui s'adresse surtout à la population des 15/25 ans n'oublie pas que 95% des personnes touchées par ce fléau vivent dans des pays en crise. C'est ainsi que la moitié de l'aide réunie durant ce festival de la jeunesse va partir en Afrique. D'où l'importance accordée aux artistes du continent noir par Solidays. Cheb Mami, Natacha Atlas, Youssou N'Dour, Salif Keïta, Babacar Faye et Femi Anikulapo Kuti. Ce dernier a sauté sur l'occasion pour parler à la presse d'un autre rendez-vous, qu'il compte organiser l'année prochaine en hommage à son père : un festival qui aura pour ambition principale de renforcer l'esprit de solidarité au sein de la jeunesse africaine. Contre tous les maux possibles et inimaginables qui sévissent sur le continent. Difficile de ne pas repenser à Solidays, en entendant un tel discours...